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Le petit rationaliste
4 décembre 2023

La rationalité et les croyances, entre crédibilité et crédulité.

La croyance est un phénomène universel dans l’espèce humaine.

Le problème de la croyance, c’est qu’elle peut être définie de deux façons. Le mot vient du latin credo. La fonction du credo est de dispenser un ensemble de doctrines d’un discours, sans préjuger de leur valeurs épistémiques. Si ce message a une valeur de savoir fondée sur le réel, il tend vers la crédibilité. S’il porte le dogme aveugle, il tend vers crédulité. Et la limite qui semble claire se brouille quand il commence à y réfléchir.

Prétendre détenir la vérité est une affabulation. Non pas qu’il n’y est pas des vérités, mais elles ne sont pas uniques. Elles se voient remise en cause si l’approche des savoirs évoluent. La connaissance implique par son étymologie la naissance d’un savoir de groupe. C’est aussi une érudition critiquable qui évolue selon les techniques et l’accumulation des études scientifiques.

La sapience a la double signification de savoir et sagesse. Pour la sagesse, tout dépend ce qui est mis derrière. Disons qu’à mon opinion, il s’agirait aux espèces peuplant la terre vive le mieux. Mais étant un objectif inatteignable, viser mieux vivre en contemporain me semble un objectif raisonnable. L’histoire personnelle et collective d’une époque impacte la pensée, y compris celle de l’auteur de ces lignes. Il est héritier tant des données anthropologiques et sociales particulières.

Dans le cadre des savoirs, il est possible d’appréhender le monde de façon efficiente par les démarches scientifiques. Ces démarches sont issues de l’observation, de l’induction, de la déduction et de processus de vérification. C’est un processus collectif au moins depuis le 16e siècle et les connaissances ont toujours voyagé. Les sciences peuvent répondre à de vielles questions sur les origines et le fonctionnement du réel tel qu’il s’impose sur notre planète. Les observations, de plus en plus lointaines et de plus en plus petites ont permis de meilleures appréhensions et descriptions de la réalité physique.

La discipline scientifique, comme tout objet humain, connaît des débats. Elle a ses rivalités, ces intérêts de pouvoirs. C’est un objet d’interprétations contradictoire. Toutes ces raisons sont autant de penser que les sciences ne sont pas sensés être prescriptives. Les sciences ont démontré une efficacité physique. Dans certaines circonstances, elles peuvent être une boussole pour décider quelle décision individuelle ou collective prendre. Mais ceci ne peut être totalement vrai, puisque cela dépend de critères liés aux représentations morales de la société où elle se développe. Elle ne connaît pas l’avenir. Elle permet juste de prendre en compte de l’ensemble des données connues. Le problème reste dans les inconnues et dans le comportement de l’espèce homo plus ou moins sapiens

Mais la crédulité n’est pas totalement irrationnelle. Ce sont ses prémisses qui le sont. Il y a souvent une logique interne même dans la crédulité. C’est une autoréférence au credo. Le texte, le discours se justifie en un cercle parfait. Cette technique empêche de voir les contradictions externes au discours porté. En soit les éléments internes ont leur propre rationalité. Les contradictions y sont résolues et la cohérence y est assurée.

En soit, ce n’est pas l’affirmation primaire qui est ici rationnelle, c’est la logique d’adhésion au discours. C’est le plus souvent une forme d’autorité qui affirme le fondement de la logique d’adhésion au discours porté. Une fois accepté les présupposés de la doctrine, celle-ci se referme dans un cercle ou l’affirmation d’autorité, la personne qui subit cet enfermement ne peut pas remettre en cause les affirmations portées.

La différence n’empêche pas une certaine perméabilité des deux. L’ensemble de la connaissance et de la compréhension de la totalité des sciences n’est pas accessible à l’individu. Dans un sens, celui qui ignore une science est crédule du travail scientifique. Et celui-ci est biaisé par la technostructure qui l’implique. Si la recherche nécessite la coopération, elle n est pas exemptes de l’idéologie de l’époque et de l’agencement dans lequel elle se développe. Elle est issue d’un modèle théorique qui est induit par les principes politiques dans lequel il se développe. Et elle peut détourner le regard d’une question pour en faire voir une autre. Dans ce sens, elle n’est pas seulement rationnelle et ai victime d’une forme de crédulité.

Les liens entre crédibilité et crédulités ont des fondements idéologiques. Dans les deux cas, il est question de fonder un récit cohérent du monde. Dans les deux cas, ils répondent à une structure sociétale particulière. Si la différence est fondamentale entre les deux, elles n’en sont pas moins liées par le désir d’un récit commun. Et ce récit ne peut pas échapper au contexte dans lequel il se développe.

De plus, les deux ont des buts destinés à satisfaire des besoins spécifiques. La crédulité satisfait notre finitude, la crédibilité donne un sens à notre curiosité. Mais en soit, ni l’une, ni l’autre ne réponde vraiment à la question du « pourquoi moi ? ». de sa présence au monde. Si elle donne toujours des explications générales, le particulier y perd toute signification concrète. L’abstraction du langage favorise l’incompréhension du néophyte et pose une autorité dont celui qui ignore ce vocabulaire une problématique de compréhension.

Ce problème de vocabulaire est central. La compréhension des concepts permet de hiérarchisé la réalité de la vérité communiquée. Ceci est tant au sein du langage scientifique que du langage dogmatique. En effet, le langage spécialisé empêche d’accéder à une clarté de l’affirmation. Dans les deux cas, cet état de fait est lié à la complexité. L’un, celui liée à la crédibilité, est lié à la complexité des faits à décrire. Le second, celui de la crédulité favorise une division entre le réel et le discours.

Pour cela, les sciences ont développé, en plus des méthodes, des langages destinés à décrire le réel. C’est dans ce sens que la scientificité est un credo. La démarche raconte l’histoire, les tâtonnements, les réussites et les échecs pour s’améliorer dans la connaissance. C’est un ressenti issu de multiples facteurs physique par le biais des sens, puis des objets techniques, qui permet une conscience plus juste du monde. C’est un apprentissage continu des humains qui a permis dans la compréhension de l’univers à divers degrés plus ou moins élaborés, résistant parfois sur des limites. L’intérêt des sciences serait de limiter la crédulité au profit de la crédibilité.

Le langage de la crédulité se base sur un ésotérisme presque total. Seuls les initiés peuvent le comprendre. Il est l’argument d’autorité suprême. Le discours ne tient que parce qu’il est considéré comme la vérité. Il résulte d’un endoctrinement patient, généralement penser en esalier. Les premières affirmations peuvent paraître crédibles, voir le sont partiellement.

Pourtant, dans les deux cas, on peut considérer ces langages comme ésotériques. En clair, cette langue particulière tend à imposé un certain nombre de concepts qui ne sont pas accessibles. Pour y accéder, il faut entrer dans un langage spécialisé. Cette spécialisation entraîne une exclusion d’une majorité relative des personnes qui l’entendent. Mais on peu reconnaître au moins à une partie des scientifiques à désirer une vulgarisation du discours. Quand aux affirmations de la crédulités, les profondeurs en sont le plus souvent cachés sauf pour quelques initiés.

Les différences semblent claires. Mais les liens aussi. Dans les deux cas, le but reste de décrire le monde. Les deux prétendent à une vérité. Les deux ont un langage spécialisé. Les deux se fondent sur une parole d’autorité. Les deux sont issue du monde social. Les deux sont issu des désirs et des rêves de l’humanité. Les deux prétendent à une libération par le discours. Les deux se fécondent parfois dans la confrontation des récits.

Pourtant, la crédibilité tend a une description réelle alors que la crédulité tend à un déni du réel tel qu’il est. Cela n’empêche pas les représentation biaisée de la part de la première, et de parfois donner un questionnement sur le monde tel que les humains le mène pour la seconde. Si la crédibilité vaut mieux pour comprendre le monde, elle n’en contient pas moins ses propres représentations faussées ou dirigées politiquement. Et la reste la question. Même le plus brillant des savants est influencé par les représentations de sa société, comme le plus grand des crédules.

Puisqu’il vaut mieux tendre vers un monde que l’on comprend, mieux vaux malgré tout se fier à la recherche scientifique. Sa valeur relative reste meilleure. Elle se base sur le consensus et non uniquement l’argument d’autorité, même s’il reste souvent des trace de celle-ci. Elle se remet en caus, contrairement à la crédulité dirigée. Elle n’a pas théoriquement pour but de prendre de décision, même si parfois elle le prétend. Elle se base sur le débat voir la controverse. En soit, elle accepte la contradiction fondée sur un argumentaire fondée sur d’autres recherches.

J’espère ici bien avoir montré les différences entre crédibilité et crédulité. et interpénétration des deux. Les reponses simples qui laisserait à penser que seule les sciences peuvent répondre au questions humaines oublient souvent que même les méthodes les plus ratinnelles sont appliquée our des buts qui ne le sont pas tuojours. Satisfaire la curiosité sans borne des êtres humains a permis d’améliorer les conditions de vie, mais aussi les moyens de mort. La notion de bon et de maucavais, les politiques à adopter ou la direction que doit prendre une vie sont autant de sujets qui ne peuvent être uniquement rationnels. Il faut donc aussi laisser la place aux opinions et aux représentations biaisées, aux crédulités du quotidien qui fondent la personnalité.

04/12/2023

Fabien Micolod

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