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Le petit rationaliste

22 avril 2024

Athéisme militant, le pourquoi du comment.

S’il fallait définir simplement l’athéisme, il suffirait de dire que c’est l’attitude de ne croire en aucun des dieux et déesses créés par les mythologies humaines. Et ce serait en soi suffisant. De là à se poser la question de l’affirmation haut et fort...
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4 décembre 2023

La rationalité et les croyances, entre crédibilité et crédulité.

La croyance est un phénomène universel dans l’espèce humaine.

Le problème de la croyance, c’est qu’elle peut être définie de deux façons. Le mot vient du latin credo. La fonction du credo est de dispenser un ensemble de doctrines d’un discours, sans préjuger de leur valeurs épistémiques. Si ce message a une valeur de savoir fondée sur le réel, il tend vers la crédibilité. S’il porte le dogme aveugle, il tend vers crédulité. Et la limite qui semble claire se brouille quand il commence à y réfléchir.

Prétendre détenir la vérité est une affabulation. Non pas qu’il n’y est pas des vérités, mais elles ne sont pas uniques. Elles se voient remise en cause si l’approche des savoirs évoluent. La connaissance implique par son étymologie la naissance d’un savoir de groupe. C’est aussi une érudition critiquable qui évolue selon les techniques et l’accumulation des études scientifiques.

La sapience a la double signification de savoir et sagesse. Pour la sagesse, tout dépend ce qui est mis derrière. Disons qu’à mon opinion, il s’agirait aux espèces peuplant la terre vive le mieux. Mais étant un objectif inatteignable, viser mieux vivre en contemporain me semble un objectif raisonnable. L’histoire personnelle et collective d’une époque impacte la pensée, y compris celle de l’auteur de ces lignes. Il est héritier tant des données anthropologiques et sociales particulières.

Dans le cadre des savoirs, il est possible d’appréhender le monde de façon efficiente par les démarches scientifiques. Ces démarches sont issues de l’observation, de l’induction, de la déduction et de processus de vérification. C’est un processus collectif au moins depuis le 16e siècle et les connaissances ont toujours voyagé. Les sciences peuvent répondre à de vielles questions sur les origines et le fonctionnement du réel tel qu’il s’impose sur notre planète. Les observations, de plus en plus lointaines et de plus en plus petites ont permis de meilleures appréhensions et descriptions de la réalité physique.

La discipline scientifique, comme tout objet humain, connaît des débats. Elle a ses rivalités, ces intérêts de pouvoirs. C’est un objet d’interprétations contradictoire. Toutes ces raisons sont autant de penser que les sciences ne sont pas sensés être prescriptives. Les sciences ont démontré une efficacité physique. Dans certaines circonstances, elles peuvent être une boussole pour décider quelle décision individuelle ou collective prendre. Mais ceci ne peut être totalement vrai, puisque cela dépend de critères liés aux représentations morales de la société où elle se développe. Elle ne connaît pas l’avenir. Elle permet juste de prendre en compte de l’ensemble des données connues. Le problème reste dans les inconnues et dans le comportement de l’espèce homo plus ou moins sapiens

Mais la crédulité n’est pas totalement irrationnelle. Ce sont ses prémisses qui le sont. Il y a souvent une logique interne même dans la crédulité. C’est une autoréférence au credo. Le texte, le discours se justifie en un cercle parfait. Cette technique empêche de voir les contradictions externes au discours porté. En soit les éléments internes ont leur propre rationalité. Les contradictions y sont résolues et la cohérence y est assurée.

En soit, ce n’est pas l’affirmation primaire qui est ici rationnelle, c’est la logique d’adhésion au discours. C’est le plus souvent une forme d’autorité qui affirme le fondement de la logique d’adhésion au discours porté. Une fois accepté les présupposés de la doctrine, celle-ci se referme dans un cercle ou l’affirmation d’autorité, la personne qui subit cet enfermement ne peut pas remettre en cause les affirmations portées.

La différence n’empêche pas une certaine perméabilité des deux. L’ensemble de la connaissance et de la compréhension de la totalité des sciences n’est pas accessible à l’individu. Dans un sens, celui qui ignore une science est crédule du travail scientifique. Et celui-ci est biaisé par la technostructure qui l’implique. Si la recherche nécessite la coopération, elle n est pas exemptes de l’idéologie de l’époque et de l’agencement dans lequel elle se développe. Elle est issue d’un modèle théorique qui est induit par les principes politiques dans lequel il se développe. Et elle peut détourner le regard d’une question pour en faire voir une autre. Dans ce sens, elle n’est pas seulement rationnelle et ai victime d’une forme de crédulité.

Les liens entre crédibilité et crédulités ont des fondements idéologiques. Dans les deux cas, il est question de fonder un récit cohérent du monde. Dans les deux cas, ils répondent à une structure sociétale particulière. Si la différence est fondamentale entre les deux, elles n’en sont pas moins liées par le désir d’un récit commun. Et ce récit ne peut pas échapper au contexte dans lequel il se développe.

De plus, les deux ont des buts destinés à satisfaire des besoins spécifiques. La crédulité satisfait notre finitude, la crédibilité donne un sens à notre curiosité. Mais en soit, ni l’une, ni l’autre ne réponde vraiment à la question du « pourquoi moi ? ». de sa présence au monde. Si elle donne toujours des explications générales, le particulier y perd toute signification concrète. L’abstraction du langage favorise l’incompréhension du néophyte et pose une autorité dont celui qui ignore ce vocabulaire une problématique de compréhension.

Ce problème de vocabulaire est central. La compréhension des concepts permet de hiérarchisé la réalité de la vérité communiquée. Ceci est tant au sein du langage scientifique que du langage dogmatique. En effet, le langage spécialisé empêche d’accéder à une clarté de l’affirmation. Dans les deux cas, cet état de fait est lié à la complexité. L’un, celui liée à la crédibilité, est lié à la complexité des faits à décrire. Le second, celui de la crédulité favorise une division entre le réel et le discours.

Pour cela, les sciences ont développé, en plus des méthodes, des langages destinés à décrire le réel. C’est dans ce sens que la scientificité est un credo. La démarche raconte l’histoire, les tâtonnements, les réussites et les échecs pour s’améliorer dans la connaissance. C’est un ressenti issu de multiples facteurs physique par le biais des sens, puis des objets techniques, qui permet une conscience plus juste du monde. C’est un apprentissage continu des humains qui a permis dans la compréhension de l’univers à divers degrés plus ou moins élaborés, résistant parfois sur des limites. L’intérêt des sciences serait de limiter la crédulité au profit de la crédibilité.

Le langage de la crédulité se base sur un ésotérisme presque total. Seuls les initiés peuvent le comprendre. Il est l’argument d’autorité suprême. Le discours ne tient que parce qu’il est considéré comme la vérité. Il résulte d’un endoctrinement patient, généralement penser en esalier. Les premières affirmations peuvent paraître crédibles, voir le sont partiellement.

Pourtant, dans les deux cas, on peut considérer ces langages comme ésotériques. En clair, cette langue particulière tend à imposé un certain nombre de concepts qui ne sont pas accessibles. Pour y accéder, il faut entrer dans un langage spécialisé. Cette spécialisation entraîne une exclusion d’une majorité relative des personnes qui l’entendent. Mais on peu reconnaître au moins à une partie des scientifiques à désirer une vulgarisation du discours. Quand aux affirmations de la crédulités, les profondeurs en sont le plus souvent cachés sauf pour quelques initiés.

Les différences semblent claires. Mais les liens aussi. Dans les deux cas, le but reste de décrire le monde. Les deux prétendent à une vérité. Les deux ont un langage spécialisé. Les deux se fondent sur une parole d’autorité. Les deux sont issue du monde social. Les deux sont issu des désirs et des rêves de l’humanité. Les deux prétendent à une libération par le discours. Les deux se fécondent parfois dans la confrontation des récits.

Pourtant, la crédibilité tend a une description réelle alors que la crédulité tend à un déni du réel tel qu’il est. Cela n’empêche pas les représentation biaisée de la part de la première, et de parfois donner un questionnement sur le monde tel que les humains le mène pour la seconde. Si la crédibilité vaut mieux pour comprendre le monde, elle n’en contient pas moins ses propres représentations faussées ou dirigées politiquement. Et la reste la question. Même le plus brillant des savants est influencé par les représentations de sa société, comme le plus grand des crédules.

Puisqu’il vaut mieux tendre vers un monde que l’on comprend, mieux vaux malgré tout se fier à la recherche scientifique. Sa valeur relative reste meilleure. Elle se base sur le consensus et non uniquement l’argument d’autorité, même s’il reste souvent des trace de celle-ci. Elle se remet en caus, contrairement à la crédulité dirigée. Elle n’a pas théoriquement pour but de prendre de décision, même si parfois elle le prétend. Elle se base sur le débat voir la controverse. En soit, elle accepte la contradiction fondée sur un argumentaire fondée sur d’autres recherches.

J’espère ici bien avoir montré les différences entre crédibilité et crédulité. et interpénétration des deux. Les reponses simples qui laisserait à penser que seule les sciences peuvent répondre au questions humaines oublient souvent que même les méthodes les plus ratinnelles sont appliquée our des buts qui ne le sont pas tuojours. Satisfaire la curiosité sans borne des êtres humains a permis d’améliorer les conditions de vie, mais aussi les moyens de mort. La notion de bon et de maucavais, les politiques à adopter ou la direction que doit prendre une vie sont autant de sujets qui ne peuvent être uniquement rationnels. Il faut donc aussi laisser la place aux opinions et aux représentations biaisées, aux crédulités du quotidien qui fondent la personnalité.

04/12/2023

Fabien Micolod

24 avril 2023

Les dieux au scalpel du rationalisme : un athéisme militant.

Introduction

« Le mémoire qui fait l'objet du présent volume est nécessairement imparfait. Il me sera impossible de renvoyer à toutes les autorités auxquelles j'emprunte certains faits, mais j'espère que le lecteur voudra bien se fier à mon exactitude. Quelques erreurs ont pu, sans doute, se glisser dans mon travail, bien que j'ai toujours grand soin de m'appuyer sur des travaux de premier ordre. En outre, je devrai me borner à indiquer les conclusions générales auxquelles je suis arrivé, tout en citant quelques exemples, qui, je pense, suffiront dans la plupart des cas. »1

Je suis. N'y a-t-il pas chose plus improbable dans l'univers que le simple fait d'exister ainsi que de pouvoir se poser la question. L’observation, le ressenti du monde dans lequel nous évoluons est un évènement improbable. Il nécessite la présence de son corps dans le monde. Le seul fait de chercher à éclairer le monde plutôt que de se complaire dans des représentations figées permet de constater l’évolution permanente de tous les éléments physiques.

La Terre est issue d'un univers catastrophique. Les circonstances d'apparition de la terre, sans même remonter à celle de l'univers, sont d'une violence sans mesure. Le soleil est lui-même issu d'une partie d'un autre soleil. La terre, ainsi que les autres planètes de notre système solaire, sont des morceaux de matière arrachée - dans des circonstances méconnues - du soleil. Les débuts du vivant restent sujet à spéculation. L'humain est issu d'une histoire de la physique de l'univers et de la planète. Et la physique moderne apprend que l'univers et la matière sont d'une complexité, si j'ose le mot, infinie.

C’est une planète rare. Elle est la seule connue capable d'accueillir la vie organique. Je pense probable que le phénomène du vivant existe ailleurs, mais il reste compliqué à démontrer. La théorie darwinienne donne les grands mouvements de l'évolution depuis l'apparition de la vie. L'une des espèces a connu une évolution qui lui a permis de cerner certaines des règles qui régissent son écosystème. L'animal humain, genre pan, espèce homo dite sapiens est un animal grégaire et social. Il a envahi quasiment toutes les niches écologiques de la planète. Il a exploré et exploité son environnement. Au sein des sociétés, il a mis un récit en place pour justifier la soumission de son milieu. Sachant cela, la gestion de la planète est devenue un enjeu de la survie de la majorité des espèces évoluées. L'humain est une espèce non seulement endémique, mais aussi destructrice de son écosystème.

L'humanité a cette particularité d'avoir développé un savoir vérifié, à la fois empirique, déductif et raisonné du monde tel qu'il est. Le processus de recherche scientifique cherche à poser des hypothèses et à y répondre à partir expériences et de vérifications. C’est en cela que la problématique scientifique est fascinante. Capable de se remettre en cause, elle permet un éclairage sur le monde tel qu’il est. Elle est un questionnement renouvelé par les réponses qu’elle apporte. Les techniques de réflexion et d’observations, les constats et les observations permettent d’évaluer et de faire évoluer les savoirs. Il a la possibilité, grâce à sa conscience réflexive, d’améliorer son existence et de discerner les mécanismes de l’univers dans lequel il évolue.

L'être humain est une créature limitée. S'il a acquis en tant qu’espèce ces connaissances concrètes sur le fonctionnement du monde, il est aussi limité par son histoire biologique, sociologique, historique et personnel. Il est victime de multiples biais. L'individu ne peut pas échapper à ce réel qui l'entoure. Cela a pour conséquence de le mettre face à la matérialité violente du monde. Cela le perturbe dans son approche du monde. Face à sa finitude tant individuelle que collective il réagit souvent irrationnellement.

C’est un être biologique. Sa capacité à rationaliser les éléments du réel ne dépend pas seulement d'éléments issu de la raison. Le ressenti sensitif, émotionnel entre en compte. Il lui arrive dénier l'expérience vécue pour se réfugier le monde de l’imagination. Son expérience individuelle et collective issue de l’évolution longue de son espèce tend à favoriser des récits nécessaires à son éducation. Sa structure corporelle et sensitive lui permet d’appréhender son réel, mais au prix d’un travail sans cesse renouvelé.

L'être humain, je me répète, a cette capacité de questionnement du réel. La tradition rationnelle a cette qualité de savoir se remettre en question. Surtout, la méthode scientifique apporte des réponses concrètes à de multiples difficultés. La médecine soigne, avec des apports de la biologie et de la chimie. L'architecture peut permettre d'améliorer les conditions de vie. Les questionnements sur les origines de l'univers sont suffisamment fantastiques pour être épurés de tous éléments fantaisistes. Il faut expérimenter plutôt qu'affirmer une pseudo-vérité destinée à se rassurer. Si la réponse reste peut-être inaccessible, l'émerveillement au monde est plus intense

Les sociétés humaines ont leur part d'aveuglement, qui n'incite guère l'individu à faire face au monde. Les mythes, s'ils ont toujours des éléments intéressants pour former et comprendre la psyché humaine, sont infondés scientifiquement. Il reste donc nécessaire de se débarrasser de ces chimères.

Les religions et les conservatismes intellectuels, sociaux et politiques empêchent de penser correctement ce monde. Par leurs immobilismes, ces mouvements tiennent à maintenir des formes sociales et intellectuelles qui avantagent ceux qui les propagent. La forme du pouvoir nie l’immanence du monde et présente leurs pouvoir comme provenant d’une transcendance.

Le religieux, en tant que forme politique, entrave toute réflexion sur les questions scientifiques, en affirmant la prédominance de leur discours sur le réel. L'idéologie y remplace le réel et ce déni du réel empêche une réflexion posée sur l'amélioration individuelle et collective de cette réalité, ainsi que sa compréhension. Les religions ont ce défaut d'affirmer, et c'est encore plus vrai dans le cas des religions écrites, que toute vérité sort des tenants de cette forme politique de sociabilisation.

Fondamentalement, dans toute religion, l'enseignement ésotérique, destiné aux prêtres et aux disciples de premier ordre, est destiné à assurer le pouvoir et le confort des prêtres. L'enseignement exotérique, destiné à la masse des croyants, est destiné à fixer l'asservissement et l'obéissance à ces sectateurs. Les religions sont des systèmes politiques fondamentalement inégalitaires. C'est une bonne raison pour se débarrasser des dieux et de leurs soutiens.

« Georges Orwell, l'incroyant ascétique, dont les romans nous présentent l'image inoubliable de ce qu'est profondément la vie dans un état totalitaire, n'avait aucun doute à ce sujet. « D'un point de vue totalitaire écrivait-il dans «  the prevention of litterrature », l'histoire se créé plutôt qu'elle ne s'apprend. Un état totalitaire est en fait une théocratie, et sa caste dirigeante pour conserver sa position , doit être considérée comme infaillible. » (Notez qu'il écrit cela à un moment où, près avoir combattu le fascisme pendant plus d'une dizaine d'années, il s'attaquait avec une violence double aux sympathisants du communisme.) »2

I De la définition des dieux

Les dieux sont des créations humaines. Affirmer le contraire reste l’apanage de la croyance religieuse. Ils sont des émanations des sociétés humaines. Ils sont différents les uns des autres. Leurs formes et leurs pouvoirs sont définit par un corpus plus ou moins stable. Ils sont diverse. Ils ont une histoire inventée dans le corpus religieux qui les définit. Les dieux vivent uniquement à travers le flot des humains qui les portent. Et ils peuvent mourir, disparaître dans le flot de l'humanité. Certains sont plus vivaces, se renouvellent dans des apparences multiples, et dont chacune est différente. Il est donc nécessaire de définir ce qu'est un dieu.

Il faut pour analyser le phénomène divin des précautions multiples. La croyance est une forme de pensée obtuse. Les religions ne tolèrent pas la contradiction. Elles sont un mouvement politique, une forme sociale conservatrice. Elles portent un message qu’elles présentent comme intangible, une vérité éternelle. Elles sont surtout la propagation d’un récit qui justifie le pouvoir des prêtres.

« Les pensées et les émotions humaines proviennent d’interconnexions extrêmement complexes entre les entités physiques présentent dans le cerveau. D'après cette définition du matérialisme philosophique, l'athée est quelqu'un qui croit qu'il n'y a pas un au-delà du monde physique naturel, pas d'intelligence surnaturelle qui rôde derrière l'univers observable, pas d'âme qui survit au corps et pas de miracles- sauf dans le sens des phénomènes naturels que nous ne comprenons pas encore.»3

Tous les dieux ont un nom. Si un dieu a un nom différent d'un autre, il s'agit de deux dieux différents. Si les sectateurs d'un dieu affirme que le X est le même que le dieu Y ,c'est pour pouvoir convertir la communauté de ce qui ne croient pas au(x) leur(s). C'est une forme de prosélytisme, qui peut aboutir à la transformation d'une croyance en une autre. Cette forme de syncrétisme existe dans toute les religions et dans toutes les sociétés humaines. Un dieu peut se trouver transformé, changeant sans parfois changer de nom.

Ils ont et sont une histoire, un conte proféré vrai par les officiants. Ils ont une généalogie. Ils ont un habitat. Ils ont une action dans le monde, plus ou moins caractérisée. Ils engendre des comportements dans le monde. Ils sont des représentations sociales et culturelles. Par le credo religieux et par la représentation théologiques des prêtres, ils interagissent avec la société et la société interagissent avec eux et leur caractérisation.

Les dieux peuvent être de natures différentes. Je distingue les dieux transcendants, les dieux immanents et les dieux qui ont des éléments de ces deux natures. Les dieux immanents sont des dieux tels que les a définis Spinoza. Littéralement, le ou les dieux sont la nature. Ils ne peuvent être dissociés de la nature, donc du monde tel qu'il est. C'est la nature des dieux chamaniques. Ils sont liés à des éléments de l'environnement immédiats de la société ou de la totalité de l'univers dans sa réalité. L'esprit de la rivière, du feu, ou de n'importe quelle part sanctifié par le chaman devient le destinataire des sacrifices de la société.

Les dieux chamaniques ont ce lien avec un objet, un lieu ou un évènement réel. On peut probablement lié les déesse de la fertilité plus anciennes à ce type de divinité. Il s’agit bien d’un évènement réel qui est concerné. Je fait l’hypothèse qu’en plus de représenté l’avenir de l’espèce, la statue était censée protéger la parturiente. Une femme enceinte était la déesse puisqu’elle assurait le futur de la tribu.

La deuxième nature des dieux est celle des dieux transcendants. Ce sont des divinités qui vivent hors du monde physique. C'est le cas des dieux monothéistes révélés. Ils sont inaccessibles aux hommes, au-dessus des hommes. Les prophètes et leurs prêtres prétendent accéder à leurs mondes, à être hors du monde classique pour pouvoir dire selon leurs intérêts quelle est la direction des hommes Ce type de dieu se manifeste uniquement suivant le bon vouloir des prêtres qui y ont un intérêt.

De leur arrière monde, ils dominent le cosmos. Ils sont au-dessus, en dehors, assis dans u trône ou ils dirigent toutes les choses de la physique. Ils se présentent comme pouvant intervenir dans le monde, mais ne sont pas sensé s’y incarner directement. S’ils peuvent avoir une action dans le monde, c’est le plus souvent par un intermédiaire.

La dernière nature de dieux est entre les deux précédentes. Le dieu semi transcendant ou semi immanent a des qualités de chacun. Il est transcendant dans le sens où il vit dans un monde au-delà du nôtre. L'Olympe des dieux grecs et romains ou le Walhalla des dieux scandinaves en sont des exemples probants. Ils vivent dans un hors monde.

Ils s'incarnent, par exemple dans ces religions dans des phénomènes concrets. La foudre de Zeus ou de Wotan est très immanente. Elle incarne le dieu pour le mortel. Elle est autant le dieu que sa présence dans son arrière monde. De plus, la plupart de ces dieux ont des contacts directs avec les humains, particulièrement dans des relations charnelles ou en soutenant activement leurs champion.

S’il est vrai qu’il n’existe pas de dieux purement des deux premières descriptions, on peut malgré tout prendre ces définitions pour caractérisé la croyance. Et ceux de la troisième définition tendent souvent vers l’une des deux premières. Définir un dieu, c’est définir le mythe qui le créée et la société des prêtres et des croyants dans laquelle ils évoluent.

Il faut ensuite définir leur formalisation. Il existe des dieux oraux et des dieux écrits. Les dieux oraux sont innombrables. Ils sont plus sensibles aux changements que les dieux écrits pour des raisons concrètes. Ils peuvent subir des pertes dans le clergé. La forme orale, quel que soit la forme de transmission, est plus malléable et plus sensible au défaut de la mémoire. De plus, les mythes ont souvent des origines réelles qui peuvent donc se reproduire, et une défaite peut en rappeler une autre au puissant, ce qui peut amener des variations de perception selon l'orateur et le spectateur.

Les dieux écrits sont moins malléables. La forme écrite les engonce dans une tradition plus rigide. Ce qui n'exclue pas des modifications parfois majeures, rendant irréconciliable deux partis des prêtres, et créant par là deux dieux différents. Les scribes ont été limités dans leur production. Et sans compter les disparitions, ceux-ci pouvaient produire des erreurs dans les textes. De plus, malgré la tendance totalitaire de la religion, elle a toujours dû négocier avec les pouvoirs politiques existants, ce même dans des états théocratiques.

Les dieux se déterminent enfin par leurs pouvoirs. Reprenant l'exemple de Zeus ou Wotan, ils ont le pouvoir de foudre. Les dieux monothéistes prétendent pour la plupart à l'omnipotence. Cette omnipotence et cette unicité affirmée est souvent limitée par d'autres créatures aux pouvoirs que l'on peut considérer que comme divin. Dans le cas des religions monothéistes écrites transcendantes, les dieux ont un adversaire, le diable, qui une sorte de dieu négatif. Le pouvoir s'incarne dans une flopée de serviteurs qui démultiplient le nombre de créatures para-divines, anges démons et autres La mythologie des monothéismes est inspirée de religions qui l'ont précédée. Certains des serviteurs des dieux uniques ont les pouvoirs de dieux polythéistes. Les anges sont les messagers de ces dieux comme Hermès dans l'Olympe de la mythologie grecque antique.

Enfin, toutes ces mythologies pourraient être bien inoffensives si elles ne s'incarnaient dans un clergé. Les noms des prêtres sont multiples, mais leurs pouvoirs sont réels. De fait, les prêtres se déclarent seuls à avoir l'oreille ,la parole, l'interprétation et la compréhension du ou des dieux, de l'esprit, de la lettre ou de la créature ayant les pouvoirs divins. C'est ce qui fonde leur pouvoir. Et comme les dieux sont muets, ils peuvent affirmer tout et son contraire. Pour renforcer leur pouvoir, le clergé a inventé la théologie.

La théologie est la définition juridique des désirs d'un dieu. Si deux théologies se contredisent ne fussent que sur un point, c'est que se sont deux dieux différents, même s'ils ont le même nom, la même nature et la même forme. La théologie codifie les dieux. Elle leur donne une forme politique et sociologique. Elle est définie par les chefs des prêtres. Ceux-ci, dès qu'ils ont le pouvoir, assurent leur propre domination. Lorsqu'ils existent dans un état qui n'est pas purement théocratique, ils soutiennent en général les puissants, pour que leur point de vue s'impose.

La forme juridique théocratique la plus aboutie permet la création de tribunaux et de polices religieuses. Ceux-ci utilisent tous les moyens de coercition possible. Le pire est justifié au nom du ou des dieux. L’orthodoxie se définie selon la forme du pouvoir en place, et selon les desiderata du chef. Ils peuvent justifier ainsi tous les débordements, selon leurs intérêts. Le chef et ses seconds peuvent déroger à la règle commune, au nom de leur exceptionnalité. Le croyant de base, lui, subira la violence de la communauté. L'un a tous les droits, l'autre tous les devoirs.

Ce pouvoir judiciaire est extrêmement coercitif. Elle concerne les mœurs et les comportements. Elle se base sur le tribunal composé de religieux qui vit du récit religieux. Il a tout intérêt à voir perdurer un système qui assure leur bien-être. Le pouvoir qui est tiré de cette forme sociétale maintient des structures politiques qui avantages les prêtres au détriment du croyant. L’opposition y est présentée comme le mal et l’immoralité.

« La religion, envisagée au point de vue social, est un phénomène plus complexe que la science. Chacune des grandes religions historiques présentent trois aspects:1 une Église, 2 un credo, un code de morale individuelle. »4

Les dieux ne pourraient pas exister sans la masse des croyants. Les prêtres se réservent des places sans dangers ni efforts, ils délèguent les actes durs aux croyants en leur donnant des illusions. La théologie permet d'imposer le style de vie que les prêtres disent bon, tout en assurant son propre confort de la hiérarchie 5. Le croyant est opposé à l'infidèle, tenant de toutes les difficultés de la société. Ainsi se justifie la violence, l'exclusion et toutes les formes de mépris possible. Il change la nature des mots conformément à son interlocuteur.

Le langage y a une place prépondérante. Il est a la fois prescriptif et ésotérique. La norme réglementaire y est centrale. Les termes utilisés y ont souvent un double sens ou un sens particulier. Ils ont le sens commun pour la masse et un sens particulier, parfois contradictoire, pour les officiants. Ce double sens est un moyen de dominer et d’exclure la masse en lui faisant croire que le sens ne peut être atteint que par des élus. Cette connaissance d’un dialecte particulier laisse accroire à une supériorité qui justifie l’exploitation de la majorité par cette minorité.

« La domination absolue qu’exerçait la norme linguistique de cette petite minorité, voire de l'ensemble de l'aire linguistique allemande avec une efficacité d'autant décisive que LTI ne faisait aucune différence entre langue orale et écrite. Bien plus : tout en elle était discours, tout devait être harangue, sommation, galvanisation. Entre les discours et les articles du ministre de la propagande n'existait aucune différence, et c'était pour cette raison que ses articles se laisser si bien « déclamer ». Déclamer [deklamieren] signifie littéralement « pérorer à voix haute », encore plus « brailler ». Le style obligatoire était donc celui de l'agitateur charlatanesque.»6

Les dieux n’existent pas hors des religions et des croyants qui la portent. Ils n’ont que l’existence dans le cerveau de ceux qui y croient. Et face à cette réalité qui oblitère l’esprit critique, le débat et la contradiction, restent ceux qui vivent sans. C’est vivre sans le poids du religieux qui permet l’autonomie et le libre examen de toute affirmation.

Le discours des religion parle soit d’un passé, soit d’un avenir glorieux pour mieux contrôlé les désirs de leurs ouailles. C’est aussi un moyen d’empêcher la prise de conscience d’un présent souvent médiocre, voir totalement désespérant. C’est en cela que la religion obnubile tout espoir de changer sa réalité ; elle maintient un ordre bénéfique aux puissants sans offrir une vraie amélioration aux humbles et aux faibles.

Cette analyse des dieux amène la question d'un athéisme sensé, sensible, raisonnable, raisonné et rationnel. Les conséquences de la construction humaine des dieux sont multiples. Elles sont diverses. Les prêtres ont tout intérêt à voiler la vérité, à cacher leur responsabilité dans les problèmes de la société, pour les attribuer à une partie de la population qui n'appartient pas à la communauté.

Vivre sans dieu aucun, c’est non pas ignorer les prêtres et leurs contes, mais se préserver des risques de se soumettre aveuglément à des comportements dangereux C’est considérer les dieux pour ce qu’ils sont. Ce sont des histoire pour une époque ou l’humanité ne possédait pas les connaissances nécessaires à la compréhension du monde. Ce sont des formes politiques pour un monde en manque d’éducation et de connaissances basées sur l’observation, ce que les anglo-saxons appellent l’évidence.

II Face aux religions : pour un athéisme affirmé.

L’athéisme n’est pas bon en soi. Certaines formes de l'athéisme ont parfois mené aux pires excès. Le fascisme de Sade ou l'athéisme calculé de Staline peuvent mener au pire. Il faut donc tenir compte de ces horreurs pour tenter une forme plus vivable. Si le mot justice peut être interprétée de façon purement juridique, il peut aussi traduire l'espérance travaillée d'une meilleure équité entre les êtres humains. La question est de savoir comment équilibrer la manière de gérer le monde pour que chacun s'y intègre et puisse s'y épanouir.

Être un athée raisonnable, c'est chercher à vivre. Être un athée raisonné, c’est reconnaître ses limites. Être athée rationnel est apprendre à poser des questions pour tenter de comprendre son monde. Pour cela, il est nécessaire de se créer sa propre éthique, sa propre morale. C'est s'éduquer soi-même pour mieux comprendre et appréhender le monde tel qu'il est. C'est apprendre l'altérité ainsi qu'à s'accepter.

L’athée a conscience que la religion n'est qu'un résultat. La peur, sans même parler de celle de la mort, est le substrat sur lequel se nourrissent les prêtres. Il se contreficherait bien des croyants, si ceux-ci lui rendaient la pareille. Mais, je l'ai déjà dit, la religion exclut, souvent de façon violente ceux qui n'y adhèrent pas. C'est un endoctrinement qui a des conséquences politiques, économiques sociales, éducationnelles, pour dire simplement humaines. Face à cette attitude délétère, l’athéisme conscient se doit d’avoir une haute moralité de l'athéisme. il a pour but d'inclure et d'éduquer.

Les religions servent d’exutoire et de ferment aux communautarismes. Le sentiment d’appartenance y est exacerbé. Le non-croyant ou le mal-croyant en est l’ennemi. Le dogme prévoit souvent un châtiment à son encontre. La spécificité des connaissances dogmatiques empêche la personne extérieure d’y accéder. La stratégie d’ostracisme cherche à isoler le croyant de tout doute en vers le dogme autant qu’envers les prêtres.

« Le sentiment religieux est loin d'inspirer toujours des sentiments agonistiques. Cependant, l'histoire des hommes a été par un grand nombre de massacre d'origine religieuse. Et ce n'est pas un hasard. En effet, la croyance en un dieu, en particulier s'il est considéré comme unique est idéal pour imposer l'extrémisme. Elle est irréfutable et justifie absolument tout, dans la mesure où, si dieu existe, c'est lui qui fonde les règles du réels, la notion de morale, etc. Se référer à un concept absolu favorise l'incommensurabilité entre les valeurs qu'il est censé inspirer et celle qui prévalent dans l'esprit de citoyen ordinaire. Les dilemmes moraux sont donc de peu de poids lorsqu'on prétend son action sur la volonté d'une entité donnant son sens même du vrai, au bien et au beau. Toute personne persuadée de détenir de vérité aura, en raison de l'idée fallacieuse selon laquelle la vérité est toujours unique la tentation de vouloir la voir devenir monopolistique sur le marché cognitif. »7

La croyance est limitative. Elle emprisonne l'esprit dans les bornes de ses convictions. Entre le réel et la mythologie qu'elle porte, le choix se porte toujours sur la faveur des prêtres. La persuasion de ceux-ci amènent le simple sectateur à remettre le réel en doute, plutôt que la parole du zélateur. Les contrecoups de ce comportement sont multiples et extrêmement concrets. Un exemple précis est l'attitude des religieux envers les femmes. Elles sont considérées comme des éternelles mineures. Les seules responsabilités qui lui sont reconnues sont toujours négatives. J'ai déjà parlé ailleurs de ceux qui ne font pas parti de la communauté.

La croyance est totalisante. Elle se mêle de tous les aspects de la vie quotidienne. Ce n’est pas dans le but de la simplifier, mais bien de contrôler. Tous les aspects de la vies, même les plus simples, peuvent être codifiés. Ce n’est plus une adaptation aux réalités de s’ils peuvent l’environnement de la société ou de l’individu. Le déni du réel au nom de la révélation du prêtre est un fondement de toute religion. Et cela créée des postures idéologiques dangereuses. Le système religieux est basé sur l'inclusion et l'exclusion. Certaines personnes sont exclues de manière plus ou moins violentes au nom de leur simple naissance.

Ces boucs émissaires, personnes ou comportements autorisés ou interdits, ces limitations emprisonnent le développement cognitif. Ils sont autant de limites à la pensée et biaisent l’appréhension et la compréhension du monde et des autres. Elles se basent sur des récits mythologiques, des contes et fables présentées comme seule façon d’envisager son désir de vie. Elles uniformisent les choix, ralentissent les possibilités d’évolution personnelle et collective.

« Ce n'est pas que les idées soient fausses. Simplement, elles sont simples. Or, je ne connais pas de problèmes complexes qui, lorsque la question est posée clairement, ne deviennent encore plus complexes.8»

Toute religion a un fondateur. Ses premiers suiveurs sont ses disciples. Ils peuvent modifier la parole du fondateur, mais seulement dans des limites qui dépendent de leur foi en ce créateur de mythes. Ils forment le premier cercle de la foi. Ils ont tous les droits. Plus l'individu s'éloigne du chef, plus les devoirs dominent.

Cette hiérarchie des droits et devoir forment une vision impropre des besoins du groupe. La prison psychologique devient sclérosante. Elle empêche de voir l'ascendant de l'idée sur les vraies problématiques de l'individu, ainsi que de la société qu'il compose. Le changement nécessaire est refusé. L'évolution est quasi impossible. Et si elle possible, elle entraîne des mouvements sociaux qui peuvent être dangereux.

Face à cette hiérarchie auto-désignée, que le pouvoir religieux tint à maintenir parce que son bien-être en dépend, l’athéisme doit s’affirmer. Ce n’est pas sans risque dans plus d’un pays même dans une époque où les sciences ont des explications basées sur l’observation. Il est une forme de résistance aux oppressions des hiérarchie, même si tous les athées n’ont pas eu cette vision de l’athéisme.

La chair de l'individu, du peuple, de l'animal humain y est déniée que pour imposer l'illusion, l'ignorance, l'impossibilité d'agir. L'agir au quotidien, le respect altruiste des différentes parties en présence peut créer cette présence d'une écoute. Sans cette écoute, le conflit est imminent. Sans ce partage, cette camaraderie, communication et coopération, le savoir ne peut se diffuser et l'ignorance reste le ferment de toute violence.

L'athéisme se veut totalement immanent. Il est le doute dans le corps de l'individu et de la société. Il cherche les questionnements, auxquels parfois il tente de répondre. Le réel est son point d'appui. Mais le réel est seulement changement, évolution et renouvellement. C'est un ancrage éternellement instable. Il faut donc être capable d'interpréter le ressenti. Il n'existe aucune grille de transcription parfaite. Mais il est toujours possible de mener un travail pour expliquer, tenter de comprendre le monde et de vivre en meilleure entente avec ses congénères.

L'athéisme doit éviter, dans la mesure du possible, de préjuger du réel. Malgré cela, l'athée est issu de la société humaine qui l'a vu formé. Il subit la pression des religions. La médiation humaine se forme au sein d'une société, d'une époque, d'une éducation, et de tous les autres éléments qui forment une possibilité, celle de mettre en perspective le dogme social, économique, politique. C'est un élément essentiel à toute pensée de l'incroyance, d'un sain scepticisme. Il est probablement nécessaire d'avoir des croyants pour avoir des mécréants.

Un athéisme bien compris pourrait créer une forme de sociabilité forte. C'est une réflexion sur les formes politiques. Il doit viser l'intégration pour former une société saine. La doctrine morale est une question nécessaire. Une éthique à la fois contraignante, dans une optique libertaire est un objectif complexe. C’est cette contradiction apparente qui doit former un scepticisme raisonnable, raisonné et rationnel. C'est donc pour cette raison, plus fondamentale qu'il faut un athéisme militant.

III Pour un athéisme militant : comment être athée

Être un athée moral, c’est penser qu’aucun des dieux que l’humanité a créé n’existent. C’est relever que les religions ont souvent justifié le pire pour imposer leurs croyances. C’est vouloir une amélioration de l’éducation et de la condition des humains en préservant un monde vivable pour ses habitants. C’est permettre de se réaliser dans ce qu’il y a de meilleur dans l’humanité comme individu et la société par le biais du partage et de la coopération.

C'est lutter contre les dérives religieuses. Les violences sont infligées au nom d’un texte tout puissant et la paix des mots devient la guerre dans les actes. Les religieux imposent des règles de brutalités institutionnalisées, que ce soit par la tradition ou par la loi. Cela génère des frustrations qui enchaînent les participants dans une spirale de dépendance de plus en plus grande. La fuite nécessaire de l'esprit face à un univers sur lequel la maîtrise de l'humain peut être considérée comme nulle et non avenue, il est compréhensible que parfois des réponses rassurantes pour le confort mental du spectateur du monde soit parfois nécessaire. Mais il faut faire face au réel. Profitons de ce souffle sur la chandelle qu'est une vie humaine en étant le plus conscient possible.

« Les croyants , passe encore ; celui qui s'en prétend le berger, voilà trop. Tant que la religion reste une affaire entre soi et soi, après tout, il s'agit des névroses, psychoses et autres affaires privées. On a les perversions qu'on peut tant qu'elles ne mettent pas en danger ou en péril la vie des autres.
Mon athéisme s'active quand la croyance privée devient une affaire publique et qu'au nom d'une pathologie mentale personnelle, on organise aussi le monde en conséquence. »9

Comme questionnement au monde tel qu'il est, il y a la méthode scientifique. Elle se base sur l'expérience, l'accumulation des connaissances, la comparaison des expériences, l'observation des résultats de l'interaction qui ont existé dans le partage des savoirs humains. De l'autre côté, il y a les croyances. Les deux sont culturelles, les deux n'ont pas la même valeur. La croyance est issue de l'endoctrinement éducationnel. L'éducation est pourtant aussi nécessaire pour transmettre le savoir scientifique. Mais la différence reste la possibilité de remettre en question les savoirs scientifiques, ce qui est impossible dans un contexte religieux.

Le langage transporte ses propres représentations.Dans le cas tant scientifique que religieux, le vocabulaire peut paraître difficilement accessible.Les systèmes religieux tendent à accroître l’exclusivité sur ce langage. Les termes y sont abscons pour rester impénétrables. Les sciences tentent, avec plus ou moins de bonheur, l’aventure de la vulgarisation. Si la complexité est constitutive de ce vocabulaire, il est sensé représenter la réalité.

C’est une problématique sans cesse renouvelée. La parole peut être transformée, déniée ou inversée. Une interprétation inexacte ou partielle peut aboutir à une signification inverse de celle voulue. La subtilité d’un discours peut être annihilée par une simplification ou par troncature d’éléments indispensables. Et même le plus clair des messages peut être incompris.

« Comprendre, toutefois, ne signifie pas nier ce qui est révoltant et ne consiste pas à déduire à partir de précédent à ce qui est sans précédent : ce n'est pas expliqué des phénomènes par des analogies et des généralités celle que le choc de la réalité s'en trouve supprimé.. Cela veut plutôt dire un examen et porter en toute conscience le fardeau que les événements nous ont imposés, sans nier leur existence ni accepter passivement leur poids comme si tout ce qui est arrivé devait fatalement arriver. Comprendre, en un mot, consiste à regarder la réalité en face avec attention, sans idée préconçue, et à lui résister quel que soit ou est pu être cette réalité.'10 »

La connaissance se doit aussi se trouver des dispositions collectives. Le scepticisme est une forme ancienne de pensée. Mais c'est dans sa forme moderne du rationalisme qu'elle a atteint sa maturité. Le rationalisme a cet avantage qu'il ne refuse aucune question. Il se voue à la recherche, et particulièrement scientifique. La science est la seule manière d'envisager les règles de la physique au sens large de façon saine. Elle doit toujours envisager la possibilité de voir ces acquis mis en cause par les nouvelles formes d'observation.

Les sciences sont une forme de problématique sans cesse renouvelée. Elle se pose et s'impose d'abord comme un retour sur elle-même. Parce que les sciences se doivent de se fonder comme scientifique. C'est ce qui s'appelle l’épistémologie. Cette pensée est profondément récursive, et permet de penser les sciences au-delà des sciences. Leur retour sur elles-même permet un approfondissement des fondements et des limites de la pratique de la pensée scientifique. La réflexion objective sur le phénomène humain de la science doit sans cesse évoluer. Elle doit tenir compte des connaissances acquises et user du doute raisonnable. Et pour cela, il faut sans cesse tenter de comprendre, appréhender et essayer de faire face au réel pour en donner une description qui soit basée sur les événements.

L'athéisme raisonnable se pose la question éducationnelle. La psychologie, l'éthologie, les phénomènes sociologiques et la prise en compte tous les éléments qui constituent le milieu écologique individuel et collectif sont constitutifs de toutes réponses pour envisager une pédagogie. Le savoir être, le savoir culturel, le savoir faire technique sont autant de formes dont il faut tenir compte pour avoir un large éventail pour former l'esprit humain à faire face au réel.. Mais la vraie problématique est d'acquérir suffisamment de ses réflexes pour pouvoir apprendre soi-même. La masse critique de savoirs et d'automatismes intellectuels et culturels reste un facteur important.

Le questionnement du monde se fait en mise en perspective, voir en cause, des connaissances scientifiques. La connaissance se construit. Elle est de fait un retour éternel sur elle-même, ce qui définit toute réflexion. Il est lié à son implication dans le monde, à son ressenti physique et mental.

« Peut-être peut on saisir ici un exemple de la méthode que nous proposons de suivre pour une psychanalyse de la connaissance objective. Il s'agit en effet des valeurs inconscientes à la base même de la connaissance empirique et scientifique. Il nous fait donc montrer la lumière réciproque qui va sans cesse des connaissances objectivées et sociales aux connaissances subjectives et personnelles, et vice versa. Il faut montrer dans l'expérience enfantines. C'est ainsi que nous serons fondés d'un inconscient de l'esprit scientifique, du caractère hétérogène de certaines évidences, et que nous verrons converger, sur l'étude d'un phénomène particulier, des convictions formées sur les domaines les plus variés.»

C’est par une éducation sans à priori religieux qui permet la nécessaire remise cause des savoirs. C’est par une pédagogie à la critique et au scepticisme contrôle tant individuellement que collectivement qi évite la pensée unique. Prendre des décisions à partir des sciences peut être dangereux ; prendre des décisions sans les connaissances scientifique l’ait forcément. L’esprit sceptique et athée ne suffit pas à faire le bon. Mais les religions ont trop justifié le mal pour laisser perdurer cet état de fait sans combattre.

Les systèmes religieux sont basés sur notre crédulité, nos biais. C’est peut-être aussi un moyen antique de faire adhérer à une politique. La religion est un moyen d’échapper au monde réel. C’est en cela qu’elle est problématique : le réel des évènements rattrapent le mythe et ignorer les problèmes ne les résolvent pas.

En conclusion

Il est impossible de conclure. Le rêve est nécessaire à l'humain, et la croyance ne sera jamais probablement totalement détruite. Toute éducation est issue d'une représentation du monde. Et si celle-ci peut être issue d'éléments concrets, cela n'empêche pas ces représentations. Elles peuvent être faussées. C'est donc un combat sans fin. Pourtant, il est nécessaire d'accéder à une maturité de la réflexion, de ce retour éternel sur le réel. Mais surtout, il faut faire combattre la religion, qui de par sa nature est sectaire.

Lorsque une personne ou un groupe s’attribue le pouvoir de décider ce qui est vrai de ce qui est faux, alors il faut se lever et résister. D'où la nécessité d'un doute qui reste constructif. L'individu peut alors progresser, ce qui n'est pas le cas quand certains le limitent son horizon. Les religions sont trop limitantes dans leurs visions totalisantes dans un récit sclérose.

Le monde peut être racontée tel qu'il est même s'il faut un langage qui redéfinisse le réel pour le comprendre. Si la religion s'est basée sur une représentation faussé par les peurs et les ignorances. La curiosité, le questionnement, l'entretien des savoirs sont le seul moyen d’affronter les prêtres entretenant les illusions nécessaires à leur pouvoir.

L’aventure athée est jeune encore. Par sa structure issue du doute, elle est probablement à jamais un continent éclaté ; non seulement elle se veut un discours libre, mais elle refuse le discours sacré. Cela n’empêche pas de chercher a avoir un discours entendu et inspiré par ceux qui nous inspirent dans une démarche qui cherche une transmission reposée.

Si les athées ne cherchent pas à avoir des disciples, ils peuvent se considérer comme héritier d’une histoire commune avec les sciences, les philosophie et des personnalités de premiers plans -- et je l’ai dit -- quelques ordures de premiers plans. L’athéisme n’est pas suffisant en soi, il n’est qu’un chemin tortueux pour arriver à se libérer d’un système de pensée paralysant.

Le système moral athée doit rester en constante évolution. La prise de conscience du système religieux et de son immobilisme sociétale et cognitif doit permettre de penser, -- et quelques athées s’y sont aventurés-- un monde avec une éthique évolutive selon les prises de conscience de problématiques émergentes.

Quand à moi, j'en reste à une maxime de Pierre Desproges assez définitive, Veuillez croire, moi pas.

Références bibliographiques

1 Charles Darwin : Texte établi, Daniel Becquemont, trad Edmond Barbier/ L'origine des espèces ; au moyen de la sélection naturelle ou la préservation des races favorisées dans la lutte pour la vie .- Paris, GF Flammarion, ed mise à jour 2008. p 48

2 Christopher Hitchens, trad. Ana Nessur/ Dieu n'est pas grand ; comment ma religion empoisonne tout.-Paris, Belfond:2009 [Anglais 2007]. p 317

3 Richard Dawkins, Trad de l'anglais par Marie-France Desjeux/ Pour en finir avec dieu.- Laffont Perrin, Paris, 2008 [Anglais, 2006]. p 25

4 Bertrand Russell, trad. Philippe-Roger Mantoux/ Science et religion.- Paris, Gallimard ; 1971.- Coll. Essais. p9

5 Il est bon de rappeler qu'éthymologiquement, le mot hiérarchie signifie "pouvoir du sacré".

6 Victor Klemperer/ LTI , la langue du IIIe Reich : Carnet d'un philologue. Paris, Albin Michel, 1997. Première publication allemande 1947, DDR. Pp 48-49

7 Gérald Bronner/ la pensée extrême : comment les hommes ordinaires deviennent des fanatiques.- Paris : PUF, 2016. pp170-171

8 Boris Cyrulnik/ Sous le signe du lien : une histoire naturelle de l'attachement.- Paris ; Fayard, pluriel.- (1ere éd. Hachette littérature, 1989. p 191

9 Michel Onfray/ Traité d'athéologie:Physique de la métaphysique. Paris, Grasset : 2005. p 29

10 Hannah Arendt/ Les origines du totalitarisme : Eichmann à Jérusalème,- Paris, Gallimard, 2002.- Quarto. p 181

11 Gaston Bachelard/ La psychanalyse du feu. Paris : Gallimard, 1949. Folio essais. P 27

15 novembre 2022

Les tueuses de dieux (1)

Les tueuses de dieux.

$ 1 Fin de mission

-- Aux origines des tueuses de dieux.

Je suis une tueuse de dieux, au sens littéral du terme. J’ai un cadavre devant moi, et ce n’est pas très propre. Un assemblage de cyborgs, de créatures génétiquement modifiées et d’ordinateurs s’étale en face de moi. Et dans un sens limité cet assemblage illégal était un dieu. Il contrôlait littéralement un minuscule morceau de galaxie, suffisamment pour que les créatures sentientes unifiées, mes patrons, décident de réagir.

Je me demandais ce que les légistes trouveraient après notre passage. Notez que je dis légistes, mais ce n’étaient pas que des médecins, même si par principe ils y en avaient toujours. Ici, il y avait besoin plutôt de quelques généticiens et de bons mécaniciens. Les débris de cette créature nous apprendraient quelques éléments sur sa conception. Ce qui sera utile pour détruire le prochain.

Les scientifiques avaient classés les dieux selon leurs puissances relatives dans l’ordre croissant allant de 1 à 10. A notre connaissance, c’était la dernière créature de niveau 8 qui restait en activité. Aucune de ce niveau ne restait longtemps discrète. Trois dieux de niveau 10 restaient en activités. Et si nous connaissions les lois de la physique permettant cette aberration, elle restait un sujet d’étude nécessaire à la chasses aux dieux, ainsi qu’au projet d’exploration d’autres galaxies.

Depuis la découverte d’autres espèces sentientes, nommées extras1, le savoir avait changé de nature. L’évolution avait pris bien des formes pour accéder aux savoirs et au discernement des lois de l’univers. Ces rencontres entre ces espèces si différentes permis de nouvelles compréhensions du monde. Les créateurs de dieux avaient utilisé une loi de la physique qui fut co-découverte par des physiciens de toutes les espèces.

Avec la création d’un dieu par ses serviteurs, un mythe avait pris forme. Les croyant l’avait construit. Ils pouvaient dire que leur dieu était réel. Chaque religion usa de la rétro-ingénierie pour donner corps à leurs propres déités. Chaque culte avait son ou ses dieux a disposition. Le recrutement de croyants se démultiplia. Deux problèmes surgirent.

Le premier était dû à la nature réelle de ces dieux. Les pouvoirs qu’ils développaient se contredisaient. Les règles de la réalité semblaient vaciller, même si c’était explicable par les sciences et le rationalisme. Mais la vie était fortement perturbées. Les créatures sentientes étaient pour ces dieux des variables d’ajustement et de renforcement de leurs pouvoirs.

Le second problème, né de cette opposition de diverses créatures divines, furent les guerres de religion. Des entités étranges firent leur apparition, usant des lois de la physique pour devenir de nouveau types d’armes. Les fanatiques d’un dieu massacraient ceux des autres. Des génocides eurent lieu. Une fois encore, des croyants et ceux qui ne croyaient pas furent sacrifiés par milliards au nom de l’ambition des prêtres et des pseudo-dieux qu’ils servaient. Face à ces créations, la galaxie était menacée d’extinction totale.

La résistance vint d’un groupe athée. Il s’était constitué autour du plus grand agrégat d’universités « Scepticismes et Connaissances » dont la devise était « L’erreur permet l’apprentissage. Savoirs et doutes sont liés. ». Le concept humain ne recouvre pas toutes les traductions extras et vice-versa.

S’il reste des questions sur la physique, ce qui semblait être littéralement de la magie pouvait être contrôlé. Heureusement, la multiplicité des cerveaux de différentes espèces ait su travaillés, coopérant pour faire face à la menace de ces dieux devenus réels. La connaissance de cette loi permit de venir assez facilement des plus faibles.

Les débuts furent compliqués. Ces créatures sentientes scientifiques de formation n’avaient pas l’habitude de l’action. Mais quelques uns se coltinèrent en plus de leurs spécialités des cours de stratégies, de tactiques et de techniques de combats. Des militaires, des civils, biologistes, informaticiens, spaciologues2 et autres spécialités vinrent les rejoindre. Rapidement, une évidence s’imposa. Les femmes, les porteuses d’enfant de toutes les espèces étaient plus efficaces que les hommes. C’est peut-être lié au mépris que toutes les religions portent aux femmes.

Plusieurs décisions furent prises. Contrôle strict des religions et groupes sectaires, interdiction des techniques d’immortalité et limitation de la vie à 800 ans, éducation aux sciences, à l’épistémologie et à l’esprit critique obligatoire furent les plus importantes. Et surtout, les brigades de tueuses de dieux virent le jour. Les premières brigades de tueuses de dieux veillait à l’application des lois avec une application sans faille. Mais certains endroits étaient déjà sous l’influence de ces dieux créés.

Femmes d’action, de conviction et de décision, elles affluèrent nombreuses. Des dizaines de milliers de femmes de toutes les espèces sentientes, tenant à des droits toujours durement acquis, rejoignirent les rang des tueuses de dieux. Des homosexuels des deux sexes, des intersexués les rejoignirent. Face au retour d’un ordre dépassé, d’une menace sur leurs libertés, elles luttèrent en première ligne. Les résultats ne se firent d’ailleurs pas attendre.

Elles partirent aux combats. Plutôt qu’attaquer de grandes déités créées, elles s’attaquèrent d’abord à des petites créatures divines, celles des cultes les plus faibles. Les premiers affrontements se firent par le biais du sabotage. Des éléments structurels indispensables à leurs divinités physiques furent détruit avant d’attaquer les dieux ainsi affaiblis. Si les fanatiques reconstruisaient ce qui avaient été détruit, beaucoup des féminines étant sous la domination de ces créatures quasi divines détérioraient ce travail, empêchant la reconstruction des dieux.

Parfois, les dieux, dans leurs guerres de religion, s’entre-dévoraient. Une sorte de syncrétisme naissait, ou le gagnant héritait d’une partie des pouvoirs qui étaient avant dévolu au plus faible, mais il en perdait aussi. Les petits dieux furent soit détruits rapidement, soit avalés par leurs adversaires, soit tués par les brigades. Les résultats furent un recul spatial des planètes contrôlées par les dieux. Ces premières disparition furent autant de problèmes que d’espoirs. Plus ils se renforçaient, moins nous n’étions loin de vrais dieux. De mon point de vue, il ne restait qu’une chose, à faire, les tuer et enfin pouvoir effectivement dire que les dieux étaient morts.

Les prêtres recrutaient, endoctrinaient pour leurs divinités, conquéraient des territoires. Ils asservissaient les opposants. Ils servaient contre des rémunérations diverses leurs créatures divines. Et ils envoyaient combattre les croyants en première ligne des guerres religieuses. Et parfois, des alliances improbables entre dieux se formaient contre leurs tueuses.

Mais malgré ces alliances, malgré le nombre des croyants, les dieux étaient repoussés. Les territoires conquis retombaient dans le giron de l alliance des tueuses. Mieux, les planètes reconquises voyaient reculer le pouvoir des dieux. Les citoyens voyaient revenir l’éducation pour tous et surtout toutes. Les épidémies qui s’étaient développées sur ces planètes reculèrent. Les outils scientifiques furent remis au services des créatures sentientes.

Le retour à la normale ne se faisait pas sans mal. La peur qui permettait la domination religieuse perdurait souvent. Il fallait instaurer une confiance qui avait parfois disparue depuis longtemps. Mais peu à peu, l’inquiétude reculait. Les dieux et leurs serviteurs artificiels disparus, les religieux perdaient leur pouvoir et leurs avantages. La pauvreté reculait drastiquement et la générosité du gouvernement faisait qu’elle ne soit plus mortelle.

Il restait à s’occuper des fanatiques. L’objectif est de transformer ces criminels en citoyens modèles. Ce n’était pas comme sur la Terre des camps de rééducations, mais une méthode longue et fastidieuse pour réintroduire un doute par rapport aux croyances. La méthode était globale pour partie, individuelle pour l’autre, adaptée à chaque espèce. C’est rébarbatif, lent et énergivore. Mais nous ne pouvons pas utiliser les méthodes de nos adversaires, sinon nous deviendrons comme eux.

Je suis Anthitea Barton et je suis une tueuse de dieux. C’est l’ultime défi et j’aime le relever. Les dieux doivent être détruits pour ne jamais contrôlé le vivant. Sinon je ne serai plus qu’une réprouvée et une pourchassée. Surtout, tout ce que j’aime, la curiosité, l’esprit d’ironie et de moquerie et la libre parole disparaîtront.

Mon groupe a déjà vécu des horreurs, nous avons tué 18 dieux. Nous avons été choisis pour une mission qui fera reculer les superstitions et les absurdités mythologiques. Nous sommes entraînées et avons suffisamment appris pour pouvoir détruire un nouveau. Enfin, je le pense sincèrement. Aujourd’hui est un jour de victoire. Après le rapport de mission, nous fêterons ensemble et individuellement l’aboutissement de notre mission.

1Les humains étaient des extras pour les autres espèces.

2Spatiologues : spécialistes des voyages galactiques, entre astrophysiciens, physiciens et mécaniciens bricoleurs de génie de vaisseau spatiaux, maîtrisant les raccourcis spatio-temporels.

27 octobre 2022

Vers une dérive sectaire sur Chevrière ?

Les dérives sectaires sont difficiles à appréhender.1 Ce qui les définit reste juridiquement toujours compliqué a démontrer. Mais certains éléments permettent peuvent permettre de les identifier. Ce sont soit les éléments irrationnels, soit les prétentions extraordinaires. Le mieux pour prévenir ce types de difficultés est la prévention et l’information.

Le doute ne suffit pas. La plupart des dérives sont documentées, mais les condamnations et les interdictions sont rares. Les principales dérives actuelles en expansion sont liés au mouvement dit « new age ». Le new age n’a pas une doctrine cohérente.2 Elle agglomère de multiples doctrines et pensées. Cette doctrine est suffisamment large pour agréger d’autres pratiques dont le yoga, le tai chi ou reiki et d’autre pratiques dites orientales. Le terme quantique y est souvent utilisé.

Si ces éléments ne suffisent pas en soi être problématiques, la liberté de conscience restant la règle commune, des problèmes peuvent apparaître. Ils ne sont que rarement caractérisables avant d’avoir des conséquences fâcheuses. La loi about Picard, définissant les dérives sectaires, se base sur les effets néfastes d’une pratique . La pratique d’une médecine sans reconnaissance en est une.

Le groupe « Em Amour », basé sur la commune de Chevrière (38160) et dont j ignore le statut légal, offre des prestations basées sur le yoga. Si le discours reste un mélange classique de new age et de yoga, une des pratique prônée m’a laissé à penser que des risques existaient. En effet, la présentation d’un des cours par le terme d’« auto guérison ». Ce terme est problématique. Il suggère qu’une personne malade n’a pas obligatoirement besoin d’un avis médical. Ce type de prétention peut amener à un retard ou une absence de prise en charge de problématique médicale.

J’espère sincèrement que le discours sur cette hypothétique « auto guérison » est accompagné d’un rappel à la nécessité d’une consultation médicale en cas de problème. Mais la prévention m’oblige à rappeler qu’entre une prise en charge par un médecin et celle d’une « auto guérison », c’est la première qui doit être envisagée comme la seule valide.

La prévention et l’information sur les dérives sectaires sont des éléments indispensables. Je garde l’hypothèse de la bonne foi de la personne qui propose ce type de prestation. Je ne peut qu’espérer que la personne fera la différence entre une pratique de loisir et des problématiques médicales qui peuvent se révéler graves. Je souhaite simplement que les personnes participants à ces activités soient éclairées sur les risques existant par rapport à ce type de pratiques.3

Le 27/10/2022

Fabien Micolod

3Ressources pour les victimes de dérives sectaires

https://www.unadfi.org

https://www.gemppi.org/

ou prendre contact avec moi pour les alentours de Saint Marcellin (38160) fabien_micolod@yahoo.fr

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29 septembre 2022

François Verove et le groupe facebook « les athées de France » : Quand Sade revient.

Il est difficile d’admettre d’avoir été victime d’éléments assimilables à une dérive sectaire. C’est encore plus difficile quand vous étudiez le fonctionnement des religions et des sectes. C’est arrivé sur le réseau social facebook. Les athées ont été influencés par le criminel François Verove1 2. L’affaire a fait du bruit dans les cercles athées, certains, dont moi, ont eu au moins des contacts virtuels avec lui. Il animait les débats sur sur le groupe facebook « Les athées de France » Ce groupe a compté jusqu’à 11 000 adhérents. J’y avais fait mes premier pas d’athée militant.

Le groupe a été supprimé, je regrette la disparition des archives pour pouvoir documenter, même si je comprends la réaction des administrateurs. Comme à chaque fois dans ce type d’affaire, c’est un délinquant relationnel qui utilise les opinions et les représentations pour manipuler les émotions. Les athées ont été aveugles de son utilisation d’un réseau social pour se camoufler. Dans le cas de ce multirécidiviste, ils ont été incapables de repérer sa duplicité. Elle allait loin.

Je n’aurai jamais dû entendre parler de cette affaire, n’étant pas passionné par les faits divers. J’avais rencontré virtuellement ce personnage malfaisant3. Face à un engagement politique personnel qui m’attache, les signaux d’alarme qui je me protégeais ne m’ont aucunement signalé un problème. J’avais en ce sens été victime d’une partie d’évènements qui pouvaient s’apparenter à une dérive sectaire. Je pensais avoir des connaissances pour l’éviter. A l’évidence, je me trompais.

Reconnaître l’emprise de cet homme s’ajoute à ses crimes. Il agissait au sein d’un collectif pour contrefaire ses agissements passés. J’ignore s’il était vraiment athée ou non, c’est un sujet sur lequel il est parfaitement sain de s’abstenir. Mais pour moi, c’est une dérive sadienne. Le marquis, Michel Onfray l’a parfaitement démontré, n’était pas divin. Sade était un violeur et probablement un meurtrier.4

Le criminel contemporain a utilisé les mêmes techniques que celles des gourous. Il sélectionnait les posts, en tant que principal administrateur du groupe pour justifier l’athéisme sadique. Certains peut-être documentait les actes qu’il avait commis, soit dont il avait été victime. Intelligemment, il mettait aussi des opinions pouvant le mettre être contradictoire au sadisme. Cette apparente ouverture permettait d’avoir un cercle proche, de préférence améliorant sa prestance sociale. La technique des cercles concentriques, destinée à protéger son secret, était construite pour montrer une façade de respectabilité.

Le choix de certains posts, comme ceux liés aux crimes de pédophilie commis au sein de l’église catholique, de violences commises sur adolescents ou encore les sectes étaient des éléments de cette façade. Il aurait fallu pouvoir sourcer les divers éléments d’information sur les violences qu’il a commis tant que celle qu’il aurait peut-être subi. Le personnage menait une double vie contradictoire.

La première, professionnelle, le peloton de gendarmerie puis la police, censément acteur du respect de la loi et de la justice, la seconde celle aux crimes violents et sans pitié, semblent incompatibles. Le personnage a probablement réfléchi aux représentations sociales qui le protégeraient. L’adhésion et la montée en grade dans les institutions, sa connaissance des méthodes d’investigations policières lui permettaient d’anticiper les recherches et la manière d’enquêter ont retardé son identification. C’est la stratégie d’une araignée patientant dans sa toile : Immobiliser les recherches en éviter les preuves les plus flagrantes, se tenir informé des avancées de l’enquête pour éviter de répondre de ses actes. Les actes sordides sont cachés par un masque social qui paraît honorable.

Il a fuit par le suicide. La dissonance cognitive entre le visage social qu’il donnait et la réalité des crimes qu’il a commis lui a été insupportable. Ceux qui l’avaient connu, dans ses diverses fonctions n’avaient rien vu ou voulu voir. Une partie était des professionnels dont une des missions était d’identifier le crime et les criminels.

Je n’avais pas imaginé que la situation de Sade put se reproduire en 2021. Le simple fait d’avoir connu virtuellement ce personnage m’a profondément mis en question. J’ai fait une phase de déni de moins de 24 heures. Quand j’ai entendu le nom de cet infâme, j’ai voulu croire que c’était un autre. Dans cela, je réagissais comme un croyant ayant perdu une partie de sa voie. La lucidité m’a permis d’admettre la concordance des lieux et des éléments que j’en déduisais ne pouvait être nié. J’ai proposé à l’administration du groupe facebook de faire un texte pour constater l’ampleur des dégâts. Puis quelques jours plus tard, j’ai tenté une première analyse.

L’athéisme sadien a toujours été une pensée que je combats au sein de l’athéisme. C’est celui qui permet de dire que « Si dieu n’existe pas, tout est permis ». Il existe heureusement des athées qui ont porté haut et fort l’athéisme. Certains vécurent une vie digne avec une haute opinion de l’humain qu’ils devraient être. D’autres ont célébré et vécu le crime. L’athéisme n’excuse pas ses crimes.

Comme toute idée, même basée sur les faits, l’athéisme et le scepticisme peuvent être manipulés par des individus voulant tromper. Comme tout discours, même la plus sincère des phrases peut être utilisé pour manipuler un groupe à ses propres fins. J’ai fait l’hypothèse d’un sociopathe tout en étant pas psychiatre. La plupart des athées veulent une ataraxie de l’esprit qui exige une éthique5. Mais même les athées ont leurs criminels et autres délinquants relationnels.

Ces faits acceptés, il ne me restait qu’un conclusion logique. J’avais marginalement subi une dérive sectaire que je n’ai pas démasquée. Mais je n’étais pas le seul. Son masque social était calculé. Gendarme du peloton de gendarmerie nationale, policier, syndicaliste alliance, adjoint au maire et militant athée n’étaient que des mascarades destinées à cacher sa dangerosité au monde. On peut se demander pourquoi la piste du peloton de gendarmerie et d’un policier dans n’ont ni repérée ni suivie dans ces enquêtes. Il a fallut le courage d’une juge, Nathalie Turkey, pour demander l’analyse de centaines d’anciens gendarmes pour que toute l’affaire soit résolue6.

Après une première prise de conscience, je fis une analyse plus pointue. L’individu avait utilisé des techniques d’emprise mentale sur un groupe d’athées. Je pense que la plupart des athées ont un minimum de connaissance sur les mécanismes de la croyance. La leçon est que chacun peut se faire manipuler alors qu’il connaît biais, techniques rhétoriques et autres connaissances. Je pense qu’une partie d’entre nous s’est lassée emporter.. Aveuglés par un prêcheur de vérité qui mettait la lampe dans nos yeux pour que nous, militants athées, nous nous étions comporté envers cet homme comme un gourou. Nous avions été victime au moins d’une partie d’une dérive sectaire. Dure pilule à avaler pour des personnes qui sont héritière d’une histoire intellectuel riche et féconde en grands penseurs.

Ceux qui ont discuté, voir collaboré avec lui peuvent le regretter. Mais ils ne sont pas responsables des actes de cet individu. Même si je comprends la réticence et la crainte de certains à en parler, j’aimerai bien que l’existence de l’administration de François Verove sur le groupe facebook disparu « les athées de France » soit référencé sur wikipédia. Ne pas oublié que même nous, sceptiques et athées, pouvions nous laisser entraîner par nos biais. C’est une manière d’essayer d’en tirer des enseignements.

Il y a une histoire critique à faire sur l’athéisme français. C’est l’héritage sadien. Il empoisonne l’athéisme. Ce n’est pas parce que certains penseurs sont athées qu’il faut oublié les crimes que quelques un ont justifiés, voir commis.

De tout ça, j’en confluerais que les n’existent pas, parce qu’il m’arrive de souligner des évidences. Ce n’est pas parce que ce type était un salaud que l’ensemble des athées l’est. Cette histoire démontre que quelque soit le degré de vigilance, l’erreur sur la personne peut être dévastatrice. Il reste possible de dépasser ça. La critique des religion n’empêche pas la critique de l’athéisme quand il dérive, sans complaisance ni flagellation. Il ne faut pas que nos actions militantes deviennent dogmatiques. La marge est faible entre un athéisme solaire de propositions, de combats justes et une idéologie de violence.

Analyse et témoignage honnête, j’espère.

Le 10/09/2022

Fabien Micolod

4Michel Onfray/ Contre-histoire de la philosophie (tome 4), Les Ultras des lumières. Albin Michel, 2007. Sade y a droit à un chapitre assez définitif.

5Je définis la différence entre la morale et l’éthique comme la première étant individuelle, la seconde comme collective. Cette définition est arbitraire, le choix de la différence entre les deux mots.

6« Une enquête pleine de trous sur le Grêlé »
Le canard enchaîné, 06/10/2021, page 4

14 mai 2022

Censure catholique sur France Inter ?

Un article du « Canard enchaîné » du 11 mai 2022 note la disparition du podcast du 18 février 2022 de l’émission « Affaires sensibles » de Fabrice Drouelle. Le sujet de l’émission semble en être l’origine. Et quel sujet ? La pédophilie et l’attitude du cardinal Barbarin face à ce scandale étaient abordées. Ainsi, une religion se mêle du contenu d’une émission pour la bâillonner. C’est aussi une censure.

Cette censure ne peut s’expliquer que de deux manières et elles sont aussi inquiétantes l’une que l’autre. La première est une volonté délibérée de la direction. La seconde, n’excluant pas la première, est la peur d’un déferlement de messages haineux de la communauté des intégristes catholiques. Pourtant, les faits sont connus et commencent à être reconnus par au moins une partie de l’institution ecclésiale.

Il est préoccupant de savoir qu’une radio de service public cède à un groupe religieux. Outre que c’est une lâcheté, la nécessité de faire connaître des faits graves basés sur des informations recoupées est fondamentale pour prévenir et informer. La censure d’une information concernant des faits aussi grave correspond à la continuation de la politique de l’église catholique. La dissimulation, le déni et le refus de toutes communications sur ces crimes ont été une politique continuelle depuis les premières dénonciations de ces faits criminels.

Il est nécessaire d’interpeler France Inter pour protester face à cette décision. La présentation et l’analyse et la connaissance de ces faits sont indispensables. La suppression de ce podcast est tout simplement scandaleuse. Je m’oppose cette censure qui couvre des crimes au nom de la pression politique et juridique qu’elle peut exercer. Je demande donc le rétablissement du podcast sur le site de France inter. L’information sur les affaires de pédophilie de l’église catholique et de l’attitude particulière de Mr Barbarin doit être connue. C est contraire la liberté d’expression et au respect de la loi de séparation des églises et de l’État. Cela revient à étouffer l’affaire. Cette censure doit cesser.

Le 14/05/2022

Fabien Micolod

24 mars 2022

Présentation de la chaîne youtube « Un irreductible athée »

Dans le renouvellement de l’athéisme contemporain, les chaînes francophones youtube parlant du sujet se sont multipliées. La chaîne « Un irréductible athée »1, dont la première vidéo a été postée le 5 mai 2020, est l’une des plus intéressantes et les plus créatives. Créée par Alexandre De Chavagny, elle a acquis auprès des athées militants une reconnaissance méritée. La chaîne s’est fait connaître pour peu à peu et à dépasser les 20000 abonnés.

J’ai posé quelques questions à l’auteur sur les raisons qui l’ont mené à se lancer dans un athéisme militant. Le déclic a eu lieu lors du discours du président de la République Emmanuel Macron affirmant au collège des bernardins2 sa volonté de renouer le lien rompu entre la France et l'église catholique. Cette rupture avec l’esprit laïque de la loi républicaine l’a poussé à se lancer dans un athéisme militant. L’occasion lui en a été donnée de passer de l’idée à la réalisation par le confinement dû à la pandémie du coronavirus.

Militant de la laïcité, il a été relayé par ce milieu qu’il a commencé à être diffusé et connu dans ce cercle. Il se situe dans la lignée de la critique de la religion de Christopher Hitchens3, Richard Dawkins4 et Sam Harris5. Bertrand Russell6 l’influence dans son travail. Les techniques qu’il utilise dans ses analyses issues de l’esprit critique lui a permis d’être repéré par la chaîne youtube de scepticisme et « la tronche en biais »7, dont le succès public et critique est reconnu.

Le créateur de la chaine développe différents types de contenus :

– « Sans foi, ni loi » est destiné à répondre aux principales critiques adressées par les religions aux athées. Attaché à montrer ceux-ci ont aussi souvent une façon positive de se définir, le but est de donner des réponses aux athées aux critiques et attaques les plus communément adressées à leur encontre.

– « Nom de dieu », quand les thuriféraires des religions interviennent dans le discours, c’est souvent pour le pire. Des réactions aux interventions des représentants religions, l’analyse des raisons et des effets de ces interventions dont le discours politique abonde parfois. Alexandre de Chavigny fournit une information laïque et athée sur les évènements les plus saillants qui ont retenu son attention. Il exerce son œil expérimentée à la revendication fondamentale pour défendre le respect de la raison athée.

– « Athées, risques et péril » présente des situations actuelles ou passées ou les athées sont brimés, chassés, condamnés à des peines plus ou moins lourdes en raison de leur opposition aux coutumes et les pouvoirs religieux. Des personnages historiques, les affaires les plus connues comme celle du chevalier de la Barre, des pays où l’athéisme est un crime, si les religieux accusent les athées d’absence de moral, les religieux n’hésitent pas à utiliser des méthodes sales pour réprimer les athées.

– « Les odieux dans le texte » lit les textes religieux. Les crimes, les contradictions et les erreurs sont soignées. Parce que si le texte vient d’un dieu présenté omniscient, il ne peut y avoir de contradictions, d’erreurs ou de contradictions avec les connaissances scientifiques. Le comportement de cet être divin devrait être au dessus de toutes passions humaines. Et les textes révèlent l’ignorance des dieux, leur jalousie et leur violence bien trop humaine.

– « Faut y croire pour le voir » se situe dans la même optique que la précédente liste. Les sophismes, les présentations des discours religieux sont démontés, les contradictions des textes et des affirmations des religieux sont soulignées, analysées et démontées.

– « Casuals » et « man at work » sont des présentations sur le travail en cours ou des présentations de futurs sujet à développer. Ce qui permet aussi de voir la somme de travail nécessaire pour chaque vidéo et le sérieux nécessaire à chaque vidéo.

Sur la forme, le contenu est mis en scène avec entrain et humour. Si l’ironie domine, le sujet reste traité avec rigueur. Les différents sujets analysés sont choisis pour leur pertinence et entreprend de souligner la dissonance cognitive ou l’emprise que les affirmations issus des affirmations qui en découlent. Le résultat est une analyse à la fois sérieuse et amusante des aberrations contenues dans les textes.

En conclusion, cette chaîne athée est à suivre et à soutenir dans sa production. La clarté de la ligne éditoriale et le travail en amont est énorme. Elle est accessible pour un très large public et peut être autant conseiller aux athées débutants qu’aux plus connaisseurs qui repéreront quelques classiques des athées militants. Une référence pour le sujet dans le monde francophone que je conseille sans modération.

24/03/2022

Fabien Micolod

21 février 2022

Vers une interdiction de la circoncision, un enjeu athée.

Les mutilations sexuelles des filles et des femmes ont été interdites en France. Assimilées à raison à la torture, elles ont d’abord été constatées comme provenant de certaines communautés émigrées. Un rapport parlementaire de novembre 2013 documente et évalue les origines et la prévalence de ces actes et des problèmes de douleurs et de santé engendrés. Ces pratiques ont été dénoncées entre autre parce qu’elles avaient des origines religieuses.1

Il est étrange que lors de ces discussions les députés n’at pas parlé de la circoncision. S’il existe des groupes de pression qui lutte pour l’interdiction de la circoncision hors des actes médicaux, leur combat est très peu médiatisé.2 La question mérite pourtant d’être posé. La circoncision peut être, dans de très rares cas avoir des raisons médicales. Mais dans ces cas-là, elle est effectuée dans le cadre hospitalier et sous anesthésie. Les deux occurrences religieuses pratiquant ces opérations en France, judaïsme et islam, ne se font que très rarement dans ces conditions.

Les conditions de la circoncision sont peu respectueuses ni de l’hygiène, ni de la souffrance de l’enfant. La taille du prépuce de l’enfant, la méconnaissance anatomique de l’appareil génital et l’outillage souvent inadaptés utilisés par les prêtres effectuant ces opérations entraînent des risques de mutilations plus ou moins graves. Les conséquences peuvent être graves.

Outre la perte des nerfs et du ressenti qui en découle dans tous les cas, la mutilation peut être importante. Canal urinaire abîmé et problème de miction, gland mutilé sont autant de problèmes qui sont constatées sur les enfants. Des douleurs peuvent persister durant l’acte sexuel. La coutume au vu de ses conséquences peut être assimilée à la torture, son aspect présenté comme sanitaire pour les religions et le fait expérimental l’amalgame à une pratique médicale. Au nom de religions, des opérations sont faites par des non-médecins. Il est donc cohérent d’assimiler cet usage religieux à un exercice illégal de la médecine.

Ces éléments sont autant de raisons pragmatiques de s’opposer à la circoncision. Reste à savoir pourquoi la loi n’est pas appliquée. La laïcité est censée séparer l’État de la religion et pourtant n’applique pas la protection de l’enfant et son intérêt supérieur au nom d’opérations faites au nom de croyances religieuses. Les pratiquants ne sont pas au-dessus des lois et sont soumis aux règles communes de la République.

Le fait que seul la mutilation des enfants masculins ne soit pas posée fait interrogation. La représentation sociale et politique qui permet le déni de ces délits restent à étudier. S’il existe un pendant électoraliste et sociétale, la représentation de l’enfant et le laisser-faire dans ces procédures restent largement à comprendre.

Le combat contre la circoncision, comme contre toutes mutilations sexuelles, restent un combat athée. Ces mutilations sont tolérées au nom de pratiques religieuses antiques et terrifiantes. La médiatisation des oppositions restent à faire pour prendre conscience collectivement des problèmes qu’entraînent ces mutilations. Chacun peut prendre sa part et faire connaître son opposition à ces techniques passéistes.

Le 21/02/2022

Fabien Micolod

28 janvier 2022

Sectes, fondement, fonctionnement et réponses juridiques.

Le phénomène sectaire prend de multiples formes. Il reste difficile à cerner et à délimiter. Il existe dans toutes les strates de la société. Il peut se limiter à un petit nombre de personnes ou au contraire être internationale. Toutes les époques ont vu des cultes plus ou moins étranges le jour. Les formes et le fonds peuvent être très différents. Il est donc difficile de repérer les éléments de similarité.

Les mouvements sectaires ont une histoire. Ils sont formés par une personne ou un petit groupe qui créent une mythologie. Cette mythologie peut se baser sur des représentations sociales ou simplement sur une histoire inventée pour répondre aux désirs de la personne ou du groupe. Leurs structures sont profondément hiérarchiques.

Deux cas peuvent se rencontrer. Le gourou peut être relativement sincère envers le dogme qu’il propage. Il peut avoir un double discours, croyance pour les disciples, calcul des effets et de l’emprise pour le gourou et souvent le premier cercle. La sincérité relative du meneur a probablement un effet, mais il faudrait une vraie étude de cas. Les témoignages sont difficiles à recueillir, sujet à des problématiques nombreuses dont celles de la minimisation des faits. Malgré tout, il existe des déclarations connues d’anciens croyants.1

Avoir une vision générale des processus sectaires reste une gageure. L’intégration des divers fondements idéologique se fait par palier, généralement. Le premier cercle est celui qui connaît le fondement réel de ce désir d’identification psychologique et sociologique. Plus on s’éloigne du premier cercle, plus le fonds de la doctrine est diluée. L’embrigadement se fait par un lent processus d’intégration de la doctrine. Chaque palier amène à un niveau supérieur de conviction et de connaissance du fonctionnement de la structure.

Tout d’abord, il s’agit de mettre le doute déraisonnable en une représentation rationnelle scientifique du monde dans l’esprit du candidat à l’entrée du groupe sectaire. De fait, le processus peut être plus ou moins long, mais l’entrée dans ce qu’aujourd’hui serait appelé une vérité alternative. Bien sûr, ce n’a rien à voir avec une vérité, mais à un processus d’enrôlement par un encadrement de la pensée.

La montée en puissance de l’embrigadement va avec des restrictions ou de révélations de plus en plus nombreuses, l’un n’excluant pas l’autre. La base de l’imprégnation sectaire se voit ajouter de nouvelles couches pour empêcher une réflexion critique. Chaque croyant est évalué et peut subir des ostracismes ou des punitions pour les écarts aux enseignements du gourou.

L’enrôlement se traduit soit par l’insertion des proches dans le processus sectaire, soit par la coupure avec cet entourage qui peut souligner les dissonances entre un objectif qui se présente souvent comme allant vers un plus grand épanouissement ou bien-être personnel et une réalité qui voit la dégradation de l’état de santé psychologique ou mental de la victime du système. Car de fait, le mouvement sectaire a divers moyens pour exploiter son adhérent.

Le vecteur financier se retrouve toujours d’une façon ou d’une autre. La suggestion financière peut prendre la forme de don ponctuel, légataire ou d’une dîme régulière. Le versant psychologique est particulièrement développé. Outre la partie récompense/punition classique à tout groupes religieux ou para religieux, le totalitarisme du premier cercle est porté à son paroxysme. On peut considérer que, dans plus d’un sens, le nazisme et le stalinisme était des systèmes sectaires, avec le culte d’une idéologie et de son chef suprême.

C’est ici que se fonde l’emprise mentale. Le système juridique ou para juridique du groupe, écrit ou par une tradition créée, se base sur une pensée circulaire. Il faut justifier la croyance par la croyance. La dérive d’un gourou cynique se base tout entière sur l’emprise calculée. L’alternance entre une terreur entretenue et de récompenses pour bonnes pratique, définies comme la soumission aux règles définies par le haut de la hiérarchie, enferme peu à peu l’adepte dans sa croyance.

C’est un processus d’endoctrinement qu’il est extrêmement difficile de cerner dans sa totalité. Il passe autant par ces éléments d’influence issus des contraintes de la croyance que de l’exercice rhétorique de la conviction. D’une manière ou d’une autre, les sectes cherchent à en savoir plus sur votre caractère. Les questions orientées sur votre personnalité et sur votre passif envers la question des croyances, une évaluation de vos réactions envers diverses mises en situations sont autant d’indice pour faciliter la manipulation de vos représentations mentales.

Tous ces éléments mènent à une suggestion de la personnalité aux groupe et particulièrement au premier cercle des hiérarques. Ce sont eux qui profitent des gratifications de toutes formes, reconnaissance, matériel et pécuniaires exploitent la volonté des sectateurs. C’est bien toute la problématique des problématiques liées aux sectes. C’est la notion d’emprise mentale, qui reste très difficile à documenter et à circonscrire.

La réponse juridique ne peut que s’appliquer que si des délits ou crimes sont caractérisés et qu’une plainte ou un constat soit fait. Face à un système ou le secret et l’appartenance sont centraux. De plus, la loi de séparation des églises et de l’État de 19052 garantit la liberté de conscience. La convention européenne des droits de l’homme3 limite les interventions dans le domaines religieux.

Le domaine législatif tente depuis plusieurs décennies de délimiter les risques liés aux sectes. Elle a aboutit à un droit visant les résultats négatifs d’un culte, par les termes de dérives sectaires. C’est non la croyance qui est combattu, mais ces effets délétères. C’est la mises en danger des personnes, que ce soit physiquement ou mentalement ou des délits commis au nom de la croyance. On peut noter que l’église de scientologie a réussi en 19964 et en 20015 à influencer l’assemblée nationale. En clair, ce n’est pas tant le système sectaire qui est combattu, mais les conséquences délictuelle ou criminelles. L’organisme charge de surveiller ces dérives est la MIVILUDES (MIssion Interministérielle de VIgilance et et de Lutte contre les DÉrives Sectaires)6, même si celle-ci a été a vu ses financements et sa structuration dégradés lors du dernier quinquennat.7

La dérive sectaire n’existe pas que dans les mouvements sectaire, mais aussi dans les religions instituées. Les mouvements radicaux existent dans tous les clergés. Le risque existe dans tout les types de structures, tant dans les structures les plus discrètes que les plus connues. Elles sont liées aux dogmes et aux hiérarchies. Le dogme peut être permissif ou contradictoire envers le droit positif du pays. La hiérarchie peut se considérer, comme représentant d’une vérité métaphysique, comme non liée au reste de la société et donc au dessus des règles communes.

Les dérives sectaires sont liées à ces manquements aux règles communes. L’emprise mentale est presque impossible à démontrée hors des délits auquel elle conduit. La mise sous tutelle intellectuelle et financière peut aller jusqu’à la ruine et à la mort. Le refus d’hospitalisation, d’actes médicaux ou la réalisation d’actes pseudo médicaux sont autant de risques pour la personne physique. Le comportement peut être altéré. L’entourage proche peut subir des conséquences graves et les femmes et les enfants peuvent être victimes d’abus graves.

Face à une multitudes de risques difficile à documenter, tant par la réticence des victimes à témoigner que par la difficulté à cerner le moment où commence les problématique d’emprise mentale, la seule méthode face à ces dérives mettant en danger la santé tant mentale que physique de la victime et de son entourage, reste une veille sur les phénomènes sectaires et les moyens de son influence sur les gouvernements8.

Quand un proche ou une connaissance semble tombé dans un système sectaire, l’action doit se situé si possible avant que les vrais problèmes surgissent. C’est rarement le cas. Face à une croyance irrationnelle, il ne faut pas rester seul. Les conseils de professionnels sont indispensable. Si la personne est proche, la seul méthode reste le questionnement sur sa nouvelle croyance et tenter d’en repairer les contradictions pour instiller le doute sur le contenu de la doctrine. Il ne s’agit pas de lui imposer des éléments de langage mais de lui faire douter de ceux du credo du mouvement sectaire.

Face à cette difficulté, la présence et l’écoute sont primordiales. Et c’est aussi dans ces conditions où la dissonance cognitive entre une réalité souvent humiliante et le ressenti de la victime qui se pense comme dans l’accomplissement personnel, le soutien de structures spécialisées sont nécessaires pour ne pas s’isoler à son tour et ne pas tomber dans le système, ce qui est un risque réel.9

Enfin, il ne faut pas oublier que tous, même des gens éduqués et intelligents peuvent être victime. Face à un incident, des réponses là où souvent il n’y en a pas peut apporter un réconfort. Il peut exister un besoin qui est satisfaisant pour l’esprit. La croyance peut répondre à une question qui se pose et qui recevable dans le cadre d’une représentation préalable. L’éducation facilite parfois des ouvertures sur l’irrationnel. L’adhésion a une croyance a souvent des raisons rationnelle relativement à un vécu ou un questionnement.

Reste que la option juridique est difficile. Seul les délits découlant d’une pratique sont condamne. L’emprise mentale est difficile a démontrer. L’’action de la force publique n’intervient que souvent trop tard. Les procédures prennent le temps qu’elles prennent et sauf danger précis et documenté, la catastrophe est souvent difficile a évité. Seul si la fortune ou la santé est menacée permet une action et si la dérive est constaté, il faut encore qu’une plainte soit déposé, ce qui est difficile face à des croyances dont l’irrationalité semble évidente à postériori.

Si vous connaissais une victime, ne restez pas seul et n’hésitez pas à contacter des spécialistes.10

28/01/2022

Fabien Micolod

1Pour quelques témoignages de déconversions sur diverses dérives : https://metadechoc.fr/approche/temoignage/

6Définition d’une dérive sectaire pour la MIVILUDES : Il s'agit d'un dévoiement de la liberté de pensée, d’opinion ou de religion qui porte atteinte à l'ordre public, aux lois ou aux règlements, aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l’intégrité des personnes. Elle se caractérise par la mise en œuvre, par un groupe organisé ou par un individu isolé, quelle que soit sa nature ou son activité, de pressions ou de techniques ayant pour but de créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique, la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou pour la société.

10http://risquesectaire.info Association d'Information sur le Risque Sectaire

https://www.avref.fr Aide aux victimes des dérives de mouvements religieux en Europe et à leurs familles

https://actu-sectarisme.blogspot.com/ Cercle laïque pour la prévention contre le sectarisme

http://caffes.fr/ Centre d’accompagnement familial et de formation face à l’emprise sectaire

cnvotj.org/ Coordination Nationale des Victimes de l'Organisation des Témoins de Jéhovah

https://www.fecris.org/fr/ Fédération Européenne des Centres de Recherche et d’Information sur le Sectarisme

https://www.gemppi.org/ Groupe d’Etude des Mouvements de Pensée en Vue de la Protection de l’Individu

https://www.derives-sectes.gouv.fr/ Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaire

https://www.unadfi.org Union nationale des Associations de défense des Familles et de l’Individu victimes de secte

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