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Le petit rationaliste
7 octobre 2021

Le mouvement athée sur les réseaux sociaux après l’affaire François Verove.

J’ai été victime, avec des centaines d’autres personnes, de la plus étrange des escroqueries intellectuelles. Ainsi, le premier groupe francophone d’athées militants était animé par un mythomane criminel. Ce qui choque les athées, c’est d’abord l’ampleur des crimes, mais aussi, de manière moindre, le fait de n’avoir rien vu. Pour ceux qu’il avait rencontré par l’intermédiaire du  groupe facebook, que ce soit virtuellement ou réellement, il a joué un rôle dans leur militance.  Ils sont atterrés. Ils sont frustrés, moi aussi, de n’avoir rien vu.
    Nous passons notre temps, nous autres athées, à dénoncer les ravages de la confiance données au nom d’idéologies morbides. Nous cherchons à révéler les systèmes qui emprisonnent les croyants en leur cachant la réalité de leur misère. Nous essayons de repérer les mystifications pour  montrer leurs mensonges. Nous connaissons les mécanismes d’embrigadement. Nous essayons de montrer comment l’aveuglement des croyances amènent à la destruction. Et nous avons été victime du même tour de prestidigitation que les crédules d’un culte passéiste et rétrograde.
    De fait, c’est l’horreur qui domine. Les principales victimes n’auront pas droit à la justice. Je l’ai déjà dit, la vérité judiciaire ne guérit pas les victimes. Elle peut ignorer les faits et commettre des erreurs. Ici, elle a fait son travail et des faits de meurtres et de viols ont été recoupés. Remercions la juge d’instruction qui a délivré l’ordonnance de comparaison des ADN avec les suspects1. La lettre finale de ce criminel ne contient pas le récapitulatif de ses victimes. Il reste un travail pour savoir si toutes les victimes ont été identifiées.
    Des professionnels, ses collègues gendarmes, qui sont confrontés aux crimes toutes leurs carrières, n’ont pas réalisé l’ampleur de ses secrets. Des sceptiques n’ont pas identifié les failles du personnage. Des élus, des  militants associatifs et sa famille avaient été bercés par le mensonge. Des athées ont été victimes d’éléments identifiables à une dérive sectaire. Ce qui devrait apprendre un peu d’humilité à la plupart de ceux qui ont réellement pris conscience de ces faits.
    Il n’y a pas à se flageller inutilement, mais je souhaite que malgré tout nous n’effacions pas cette expérience. Même si je doute  qu’il y ait quelque chose à apprendre de cet évènement, hors que chacun peut se faire manipuler par un mythomane lorsque cette personne s’attaque à une opinion ancrée fermement comme à développer. Les actes de ce personnage ne sont pas les nôtres. Que nous n’ayons pas su identifié collectivement ce personnage nous rappelle seulement que nous sommes faillibles et que nous ne détenons pas la vérité.
    Dépasser cet évènement prendra probablement du temps. Il  faudra ressortir nous-mêmes le sujet, histoire de ne pas pratiquer le déni qui existe dans les fonctionnements religieux. Il faudra poser un acte de résilience pour absorber cette révélation. Nous continuerons à dénoncer ces types d’actes d’où qu’ils viennent. Ces comportements n’étaient pas de notre fait et comme de nombreuses personnes, nous sommes sidérés, entre autre d’avoir été victime d’un manipulateur. Il ne nous faudra pas l’oublier.
    La reconstruction du mouvement athée et la communication nécessite une confiance qu’il sera difficile de rétablir. La pensée athée reste porteuse de l’esprit des lumières, d’éducation, de raison et de tentative de décrire le monde tel qu’il est. La communauté des athées porte haut le savoir et sa diffusion. L’athéisme garde toute sa pertinence intellectuelle et philosophique, même si, nous l’avons constaté lors de cette affaire, il n’est pas exempté de failles. C’est un évènement qui  concerne la communauté, elle tente d’y faire face. Mais les athées militeront toujours pour le recul de la superstition.
    Je remercie les amis et contacts qui m’ont encouragé à faire la part des choses. Pour paraphraser les stoïciens : « ce qui dépend de nous, ce qui ne dépend pas de nous ».
05/10/2021
Fabien Micolod
1 Voir l’article ‘Une enquête pleine de trous sur ‘le Grêlé »
Le canard enchaîné, 06/10/2021, page 4

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Commentaires
F
Sur le choix ou le déterminisme, je suis à quelque part entre les deux. Nous sommes déterminés par notre anthropologie et notre sociologie. Mais parfois (et mon opinion reste rarement), il est possible de se sortir de ces nombreuses influences qui ont eu lieu et qui la plupart du temps nous emprisonnent. Dit autrement, je ne peut pas voler sauf si je prends un avion ou un objet me permettant de voler. Bien sûr, le pilote d'avion pourra le faire plus souvent. Mais encontreparti, il ne pourra pas souvent aller sous l'eau pendant unn temps important, ce que pourra faire un sous marinier.
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F
Sade est un criinel. Si la liberté permet le crime, je doute sérieusement.<br /> <br /> Sur le libre ou leserf arbitre (c'est ainsi que j'interpréte votre phrase "Toute à l’opposée se tient la liberté. Je ne suis pas ce que je suis aux yeux des autres parce que je ne suis pas ce que je suis. C’est là que se fixe l’essence de l’existence : je ne suis que liberté.<br /> <br /> Je ne peux pas ne pas choisir. Je suis contraint de faire des choix. Tu te souviens sans doute de l’observation de Jean-Paul Sartre, lorsqu’il examine l’argument qui pose l’hypothèse du non choix : Ne pas choisir est encore un choix, c’est choisir de ne pas choisir. Je ne peux pas ne pas choisir. ". C'une, je ne parle pas d'essence, mais bien de matérialité. Deuxièmement, sur le choix, c'est tout aussi problématique au niveau religieux; en effet, le libre arbitre est développé par (le très aimable) Erasmes et ensuite adopté par l'église catholique. Le choix existe-t-il?
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Y
Fabien Micolod, L’athéisme n’est pas un ascétisme. Des personnes peuvent être ascètes et athées, de même que d’autres peuvent agir en ascètes et en croyantes. Les contradictions sont aussi des signatures de liberté. Ce qu’a laissé Sade n’empoisonne rien, à moins que la liberté soit une chimère. Un Sade est une personne libre, comme l’est à notre époque sous nos yeux un Putin’ ou une autre figure de la violence délibérée. Le problème des problèmes en matière humaine, c’est ce que certains appellent « cette putain de liberté ». La liberté renvoie au catalogue des accessoires tous les systèmes de pensée qui analysent des faits à l’aune de l’essentialisme. Les choses ne jouissent d’aucune liberté, elles ne sont que ce qu’elles sont. La chose est conforme à son essence. La chose ne choisit pas.<br /> <br /> La personne n’est pas asservie à une essence. Prétendre le contraire correspond au délire auquel les religieux ont toujours eu recours, tant est déstabilisante la nature de l’existence humaine. Il n’y a rien qui puisse assumer à ma place de facto, la responsabilité de mes actes.<br /> <br /> Là, pour le coup, soit on est libre, soit on ne l’est pas.<br /> <br /> Bien entendu, il ne s’agit pas de ces libertés circonstancielles que notre vie en en société exhibe. <br /> <br /> Toute à l’opposée se tient la liberté. Je ne suis pas ce que je suis aux yeux des autres parce que je ne suis pas ce que je suis. C’est là que se fixe l’essence de l’existence : je ne suis que liberté. <br /> <br /> Je ne peux pas ne pas choisir. Je suis contraint de faire des choix. Tu te souviens sans doute de l’observation de Jean-Paul Sartre, lorsqu’il examine l’argument qui pose l’hypothèse du non choix : Ne pas choisir est encore un choix, c’est choisir de ne pas choisir. Je ne peux pas ne pas choisir.<br /> <br /> <br /> <br /> C’est parce que je ne suis pas Ce que je suis, que je ne cesse de choisir, cela étant la forme permanente de la liberté que je suis, et de son principe de fonctionnement. Les raisons que l’on ne cesse d’invoquer pour expliquer les actes que seuls des humains peuvent poser, se heurtent de manière directe à l’exercice de la liberté. Ce type dont ton texte fait état souligne que la liberté est un cache, un manteau, une capuche, un truc qui cache. Mais, la seule chose que la liberté ne peut cacher c’est… tu l’as peut-être déjà deviné ou compris : soi, la liberté soi-même.<br /> <br /> Aucun motif, aucun, autre que la liberté, ne peut valoir pour expliquer et comprendre un acte humain. Aucune détermination quelle qu’en soit la nature, ne peut prévaloir pour juger un acte, en dehors de la liberté.<br /> <br /> Cela signifie, que nous sommes toutes et tous, fondamentalement responsables de nos actes, et de nos choix. Ce n’est pas du dogmatisme, bien que cela puisse s’en revendiquer, c’est le constat simple, bien que hautement complexe, d’un état de fait.
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N
Tout mon soutien, certaines personnes psychopates peuvent avoir une facette honorable en tout point de vue et cacher leur personnalité profondément, il est malheureux de constater que des pervers dont souvent très intelligent et mettent cette intelligence à se créer une façade respectueuse...il n'y a pas de culpabilité à avoir si on ne l'a pas percée à jour.
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