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Le petit rationaliste
4 juin 2021

Charnier d’enfants au Canada : religions et crimes.

La découverte du charnier d’enfant au Canada dans une institution catholique n’est pas une première. En effet, auparavant, l’Irlande avait connu aussi une telle affaire. Si les cas peuvent sembler différents, ils ont un certain nombre de points communs. Ils étaient tenus par des ordres monastiques catholiques. Ce christianisme, le plus important au monde, a toujours pratiqué le double discours. En effet, ce dogme affirme sa proximité avec les pauvres et les humbles. Dans ses deux affaires, les victimes de ces crimes sont des populations pauvres et humbles. Dans un cas, au Canada, les populations sont des descendants des populations autochtones, déjà spoliées de leurs territoires lors de la formation du Canada. L’irrespect des populations reste profondément ancré et a longtemps été institutionnalisé. Leur culture a été dénigrée et détruite. Dans le cas de l’Irlande, ce sont des enfants de mères célibataires. Outre que ces femmes avaient été victimes d’hommes n’ayant pas assumer la charge de l’éducation du résultat de leurs actes sexuels, voir plus, ces femmes se retrouvaient méprisées par leur statut de mère célibataires au nom de la religion.

On peut considérer que l’Église catholique se commet dans un crime de masse dans les deux cas. La logique de domination poussée jusqu’à sa déraison se cristallise dans la mort d’enfants. L’amour du prochain s’évanouit face au dogme de la révélation écrite qui rend aux puissant le pouvoir et le partage avec eux. Cette cruauté des faits s’accompagne d’un voilement des faits. Les enterrements dans des fosses communes sont preuves d’une volonté de dissimuler ainsi que de la conscience de la criminalité de l’acte. C’est un désir de destruction. Ce fait s’explique par la primauté de l’idéologie portée par cette religion sur la réalité des difficultés rencontrées par les victimes.

Ce type de réaction, qui est le fondement de toute secte et qui reste dans toutes les religions, est dû à la prépondérance du gourou sur tout autre discours. Ce ne sont pas les complications réelles qui inquiètent le groupe formés par ce maître à penser. La première victime, avant même les victimes physiques, est l’esprit critique. La capacité à critiquer est déniée. Toute affirmation contre le principe développé par le discours du mentor ne peut être accepté et c’est encore plus vrai si le contradicteur oppose à la parole par faits. Les cas présentés en sont la parfaite illustration.

Le déni du crime, la tentative de suppression des preuves sont autant d’expression des méthodes des religions pour faire oublier les différences entre un discours affiché et une pratique réelle. La dissonance qui en résulte entraîne des conséquences sociales graves. Le problème est celui de l’exemplarité : un propos et une attitude s’opposant mène à un comportement déviant de ceux qui en subissent les conséquences. Cette politique d’exclusion amène à des animosités et des fractures au sein de la société. De plus, ceux qui s’opposent à ces dérives sont souvent criminalisés. En clair, les religions, au nom de leur exclusivité, freinent les modifications nécessaires à une vie meilleure.

Ces crimes sont prescrits. Mais l’institution qui a commis ces crimes peut parfaitement refaire ce type d’actes. Les justifications rhétoriques et l’habitude de les cacher et de les couvrir sont profondément imprégnés au sein de leur posture des religions et des sectes. C’est en montrant et en luttant contre ces dérives que la solution politique peut se construire. C’est la base pour éviter que de nouveau ces crimes se produisent de nouveau. C’est une idée de la justice qui fonde une éthique juste, fraternelle et égalitaire.

Le 04 Juin 2021

Fabien Micolod

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