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Le petit rationaliste
8 décembre 2021

Contre les opérations sur les intersexués, une mutilation sexuelle parmi d’autres.

L’évolution et la biologie sont deux choses compliquées. Les mécanismes d’expression des génomes restent encore à l’état de recherche et si des avancées ont été faites, aucune explication encore de compréhension à ce sujet. Et quand il s’agit de la biologie humaine, les discours qui sont invoqués proviennent plus souvent de mécanismes culturels que d’observations scientifiques. Pourtant, l’apparition, la disparition des espèces et tout le mécanisme d’évolution ne peuvent se comprendre que par la dérive génétique et la transmission d’erreur et hypothétiquement par des rétroactions épigénétiques.

Les intersexués ou hermaphrodites existent dans l’espèce humaine. Le sujet reste peu étudié scientifiquement et les études en français sont quasi inexistante. Les statistiques sur le nombre de naissances sont rares. Le chiffre concernant qui semble faire consensus est de 1,7 % des naissances. A ma connaissances, les tables anatomiques n’existent pas et en tout cas les manuels scolaires n’en font mention que pour les niveaux d’études les plus élevés. Il existe des phénotypes divers dans les chromosomes sexuels plus variés que simplement XX et XY. Si je n’en oublie aucun, il existe XXX, XXXX, XXY er XXXY. La question reste des effets concrets sur la manifestation de l’expression des gènes sur les organes génitaux restent peu étudiés à ma connaissance.

Je pose l’hypothèse qui reste encore en réflexion que les récits mythologiques de création sont pour les systèmes religieux, voir politiques, une définition de ce qui est humain. Le phénomène d’intersexuation est connu depuis l’antiquité, avec la présence du personnage Hermaphrodite dans la mythologie. Dans les récits bibliques, seuls l’homme et la femme sont intégrés et la réalité des naissances aux appareils génitaux atypiques y est donc déniée. Cela rend difficile la collecte des faits et de leur interprétation, car pour les religieux partageant cette histoire le sujet a aussi des conséquences théologiques centrales Car si l’histoire et la description du monde sont inexactes, leurs dieux ne sont pas aussi omniscients que les tenant de ces divers cultes le prétendent.

Face à ces difficultés à trouver des documents pour argumenter, un certain nombre de certitudes existent. Les naissances à appareils génitaux concernent un pourcentage non négligeable. Comme les chiffres pourraient être sujet à discussion, je préfère rester flou, même si je donne une source qui est effectivement intéressée au premier chef et donc critiquable.

La mutilation peut se définir comme l’acte de modifier par divers moyens mécaniques la conformation native d’un être vivant. Dans le cas des intersexués naturels, le système social moderne a choisi de confier l’assimilation à un sexe présenté comme norme absolue. Alors que l’intégrité physique des enfants comme centrale, les opérations présentées comme de normalisation sont plus idéologiques que médicales. La culture y a une plus grande part que celle de la médecine. Hors de certains problèmes urinaires qui peuvent être liés à ce qui est considéré comme des difformités, ces interventions médicales sont donc issue d’une idéologie que d’une nécessité.

Reste que quelque soit les raisons, les chiffres et les termes utilisés, ces cas existent. Le refus d’en parler tient du déni. Et rappeler que ces opérations sont faites sans les avis des principaux intéressés, les enfant et souvent aussi des parents. Théoriquement, la loi est censé les protéger. Mais la contradiction entre l’obligation d’attribuer un sexe et la réalité des constatations entraînent une dissonance cognitive majeure avant même toutes considérations socio-culturelles.

Ainsi, des centaines de bébés subissent des opérations lourdes sur une partie du corps particulièrement sensible. Les choix se font sans vraies vérifications des caryotypes génétiques. Et même s’ils étaient vérifiés, serait-ce une raison pour imposer de telles opérations à des bébés ? Ma réponse reste que toute opération sur un nouveau né, si elle n’est pas imposée par un stricte risque médical est inique et immorale.

Ces opérations devraient être interdites. De fait, un certain nombre de textes et décisions juridiques vont dans ce sens, basés sur l’interdiction des mutilations. Reste à comprendre quels sont les mécanismes intellectuels et sociaux qui aboutissent à la non application de la loi. Comme rationaliste et athée, le manque de fondement autre que religieux discrédite cette pratique mutilante qui peut s’assimiler au mutilations rituelles des religions, circoncision et excision, qui feront l’objet d’un texte à part.

Avant de finir, je tiens à préciser que ce sujet étant l’objet de discours idéologiques, je regrette que les éléments scientifiques et médicaux soient si peu accessibles. J’ai essayé de prendre le maximum de précautions rhétoriques dans ce texte, dont, si je sais que la prise de position sera à minima discutée, je pense qu’il est nécessaire de parler avec le plus d’argumentation avant de tomber dans la caricature.

En espérant qu’au moins cela amènera les lecteurs à une réflexion. Et pour paraphraser Boris Cyrulnik, je pense que vous aviez les idées claires avant de lire ce texte. J’espère que maintenant elles sont confuses, parce qu’il faut douter, croyez moi.

08/12/2021

Fabien Micolod.

Source : Comme je l’ai dit dans le texte, j’aurai préféré une source non militante. Étant à peu près la seule source francophone sérieuse, je fais avec ce qui existe.

https://cia-oiifrance.org/bibliotheque-de-ressources/

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