Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le petit rationaliste
1 septembre 2021

Réflexions sur le rationalisme.

Le rationalisme peut se définir comme une réflexion basée sur le doute raisonnable et raisonné. Son étymologie rappelle son objectif la mesure du réel. Reste à savoir si ce raisonnement peut s’appliquer à tout. J’ai déjà souligné les limites raisonnables d’un rationalisme et ses liens avec le reste de la pensée. Sauf maladie spécifique, tous les êtres humains ont des émotions avec lesquelles ils doivent composer. La biologie humaine, le milieu social et anthropologique et l’éducation sont autant de limitations au développement d’une pensée rationnelle.

Si la rationalité est si importante, c’est par sa capacité d’explication. Elle est une possibilité de développer une pensée scientifique fondée sur l’observation. C’est un système basé sur le scepticisme philosophique. À son origine, le scepticisme dit qu’il est impossible de fonder une connaissance. Peu à peu, il s’est transformé. La connaissance scientifique se fait aujourd’hui par de multiples validations, mais doit être contredites avec de nouvelles observations ou de nouvelles connaissances.

La construction des connaissances scientifiques nécessite la contradiction, le débat, mais aussi de savoir accepter le consensus. C’est une forme de coopération et de mutualisation des points de vue et de confrontation de ressentis. Savoir si la méthode utilisée est réellement une démarche sceptique nécessite la confrontation de la construction de la connaissance. Les biais peuvent être nombreux. Ce qui démontre que le rationalisme est à la fois l’incarnation d’individus mis en collectif. Ce contraste entre les personnalités et les égos vers un objectif de connaissance, s’il est théorique, fini par produire un ensemble que l’étude vérifiée et testée tend vers une connaissance réellement objective.

Le travail de la connaissance scientifique nécessite non seulement d’avoir le savoir sur la spécialité, les observations connues, mais aussi un objectif et un nécessaire recul sur la spécialité. Ainsi, si la parole d’autorité n’est jamais oubliée, mais elle peut être aussi contredite avec une argumentation. Ce travail s’inscrit dans une époque, avec ses représentations et ses moyens techniques. Évaluer le réel et les techniques pour obtenir des grandeurs nécessitent de définir des unités de mesure. Ces unités doivent être définies en rapport avec des éléments physiques inconstatables.

La définition des unités de mesure nécessite une cohérence Ces unités doivent être déterminées strictement pour que chacun puisse en comprendre et vérifier les fondements. Cette unification des unités permet de fonder un langage commun. Ce langage, basé particulièrement sur les mathématique, permet d’avoir une représentation. La caractérisation des termes techniques est aussi fondamentale. Elle permet d’avoir des représentations et des descriptions communes.

C’est à partir de la vérification des mesures, des termes et des connaissances validées qu’un individu ou une collectivité peut penser l’univers ou une de ses parties en termes descriptifs exacts. La question du langage est complexe. La spécialisation du vocabulaire rend difficile la diffusion et la communication sur la connaissance rationnellement découverte. L’éducation aux sciences dans les médias reste un parent pauvre. Ces deux éléments sont nécessaires à la compréhension du savoir acquis. Cela rend la formation de l’esprit critique des personnes difficile.

L’observation qui en découle doit être traduite par cette communauté, vérifiée, reproduite pour être validée. Les conclusions doivent être formalisées, selon les termes techniques définis par l’histoire de la science ou par une création étymologique si la découverte est majeure et émergente. L’accumulation d’expériences et d’analyses comparées favorisent les découvertes scientifiques. Des applications techniques peuvent en découler. Cet aspect technique apporte des évolutions dans tout ou partie de la société, mais aussi dans la structure de la connaissance.

La méthode de découverte doit être précisément décrite. Le type de calibrage et sa précision sont indispensables à la vérification. Les unités de mesures doivent être standardisées. L’interprétation doit être collective. Il reste à définir les lois physiques que démontrent les expériences qui fondent la réalité ou non le protocole. Cet ensemble complexe et contradictoire, fait d’essais, d’erreurs et de minuscules victoires dans la compréhension humaine. Et la diffusion du savoir reste compliquée.

Car la connaissance est un outil de pouvoir. Et les intérêts divergents existent. La recherche scientifique et technique a un prix. Et les intérêts divergents sont nombreux. Les entreprises qui investissent ont des concurrents auxquels ils ne veulent pas donner leurs nouvelles découvertes qu’ils veulent développer et vendre. Les états ont des intérêts scientifiques qui ne peuvent pas partager des secrets dont dépendent leur sécurité. Les égos sont souvent forts chez des personnalités dont la compréhension permet une meilleure représentation du réel.

Le rationalisme réponds à des questions fondées sur le réel, mais elle le fait par des institutions et des personnes humaines. Les biais personnels et collectifs existent et doivent être pris en compte pour évaluer la pertinence de la production de la connaissance scientifique. Cela nécessite une société éduquée, aux sciences, à leurs formations, à ses débats et à ses limites. L’esprit rationnel peut se développer que par l’éducation à la logique, aux sciences, à l’esprit critique et l’épistémologie. Cet apprentissage est complexe et il doit être fait dès le plus jeune age et tout au long de la vie.

La recherche des faits est une gageure. Les injonctions contradictoires sont nombreuses. La peur, l’incompréhension, la mécompréhension et l’ignorance existent chez chacun et dans les collectivités. Le mensonge reste un outil politique. Les biais sont nombreux. Les oppositions existent. L’acceptation reste difficile. Tous ces éléments soulignent la difficulté d’avoir une approche rationnelle globale. Cette pensée ne peut s’appliquer que sur un problème après l’autre. Elle nécessite du temps et de la persévérance

Ainsi, comme rationaliste, j’ai bien conscience que je n’ai pas de réponse ultime. Ma réflexion continue à se construire. Le temps de digérer et d’assimiler les informations, de les mettre en forme et de la réception sont autant de biais qui transforment la pensée. C’est une pensée qui se sait en mouvement. C’est une pensée du questionnement de la méthode et de son interprétation des faits du réel. Elle apporte plus de questions que de réponses. En cela, elle doit toujours avoir conscience de ses limites et de la nécessité à étudier sans cesse le réel.

Je reste convaincu que si cette pensée philosophique et technique d’étude du réel à ses limites, elle reste la meilleure manière de connaître le fonctionnement du monde dans lequel les êtres humains évoluent, tant que personnel. Cette opinion, que je tente d’argumenter, reste un engagement difficile face aux difficultés personnelles. Elle reste un objectif auquel je tente de garder toujours en vue, mais sur lequel il me reste un long chemin. Si les textes que je continue à produite sont répétitifs, c’est que c’est une découverte relativement récente que celle du rationalisme, bien que j’en ai toujours été proche.

En attendant, je cherche et je m’intéresse aux sciences et particulièrement aux méthodes et à l’épistémologie. Et je continue à chercher de nouvelles questions pour améliorer mes présentations.

Le 01/09/2021

Fabien Micolod.

Publicité
Publicité
Commentaires
Le petit rationaliste
Publicité
Archives
Publicité