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Le petit rationaliste
9 novembre 2020

L’inversion des valeurs, croyances et incroyances.

«  La guerre, c’est la paix. La vérité,c’est le mensonge. La liberté, c’est le mensonge. » Il est le slogan du régime de big Brother dans le livre « 1984 » de Georges Orwell. Je pourrais ajouter pour le sujet des religions face aux athéismes que les premières affirment aux deuxièmes « L’ignorance, c’est le savoir. La croyance, c’est l’incroyance ». La problématique est clair, c’est celle de l’inversion des valeurs, ainsi que celle de la charge de la preuve. La problématique n’est pas nouvelle pour les athées et bien que leur réponse ne soit pas audible face à une personne qui pratique le déni à haut niveau.

Les mots n’ont pas définitions par eux-même, mais leur usage fait leur évolution. Et ils ne sont donc pas définitivement déterminés. Malgré tout, ils ont un sens à un moment donné. Il n’y a que chez des personnalités malsaines ou la vérité et le mensonge se confondent. La période que nous vivons ou les personnalités autoritaires est bien trop riches de ses mensonges présentés comme des vérités. Les fausses informations circulent et les sciences ont observé qu’elles le font beaucoup plus vite que les vraies. Face à ce défi, la simple argumentation prend du temps. Et l’éducation nécessaire à l’esprit critique reste l’enjeu de tout savoir fondé.

L’inversion de la caractérisation des mots ont été l’enjeu de multiples recherche. Je suis loin d’en être un spécialiste, c’est une recherche que je mène, mais l’élément central reste pour moi la dissonance cognitive. Cette formulation un peu ampoulée signifie qu’il y a une différence fondamentale entre la terminologie linguistique utilisée et les faits constatés. L’utilisation de termes ne correspondant pas à cette réalité qui s’impose entraîne une incompréhension qui perturbe la perception de ce réel. À partir de cette dissension entre le sens et le fait permet d’éloigner la personne victime de cette dissonance de ses problèmes réels. Toute sectes, religions ou partis extrémistes utilise cette méthode pour embrigader ces futurs fidèles.

J’ai eu ce problème il y a peu, l’affirmation que l’inconnaissable existait. Le problème est que toute chose qui existe, qu’elle soit connue ou non, peut être interrogée. Il reste incertain qu’une réponse soit apporté au moins de votre vivant. Mais le fait qu’elle puisse être mise en perspective et soumise à une réflexion permet d’entrevoir une source de connaissance constructive. La seule chose qui n’aboutisse pas à une connaissance est soit ce que la personne veut soit ignorer, soit qu’elle veut ne pas questionner. De fait, il est impossible de démontrer scientifiquement qu’une chose n’existe pas. Mais l’absence de preuve d’inexistence ne démontre pas que la chose existe. Il est donc inutile de demander la preuve que quelque chose n’existe pas, c’est une impasse épistémologique. C’est bien à celui qui affirme que quelque chose existe qui doit démontrer son existence, non à celui qui affirme le contraire. Dans le cas de l’inconnaissable c’est affirmer que quelque chose qui existerait n’est pas discutable. La curiosité humaine étant sans limite, toute chose existante peut être questionnée. Et selon cet état anthropologique de curiosité, la seule chose inconnaissable est ce qui n’existe pas.

La différence fondamentale entre la croyance et l’incroyance est celle du doute. Quand une personne est incroyante, elle a tendance à essayer, avec toutes les difficultés que cela représente, à remettre en cause ses propres représentations en fonction des connaissances qu’elle acquière. Elle doute de ses propres croyances, elle préfère la crédibilité à la crédulité. Les deux termes ont une origine commune, mais l’une demande le fondement du réel, la crédibilité, l’autre se contente de l’affirmation péremptoire, sans fonder son discours sur des faits constatés. Le croyant, lui, n’accepte que la vérité d’un monopole cognitif. La différence est donc dans la précision, la qualité de l’argumentation et la variété des sources. Le croyant se fie aux représentants de ce qui lui est présenté comme une vérité éternelle, l’incroyant tente de percevoir la multiplicité des approches pour ce faire une opinion qu’il espère éclairée.

La guerre, ce n’est pas la paix. La vérité, ce n’est pas le mensonge. La liberté ne dépend pas de la force. Plus encore, le savoir, ce n’est pas l’ignorance. Et bien sûr, L’incroyance ce n’est pas la croyance. Le doute peut être fondateur d’une pensée constructive. C’est contre-intuitif, mais le doute, quand il est pensé avec recul, est borné par lui-même. C’est la base du scepticisme qui permet la pensée rationnelle. La définition la plus simple que je donne du rationalisme, c’est l’art du doute raisonné et raisonnable. Et si cet objectif reste un difficile, il est possible d’y tendre, même en gardant une partie de ses représentations.

Le 20/11/2020

Fabien Micolod

Une petite bibliographie à compléter par chacun :

« 1984 » Georges Orwell.

« LTI, la langue du 3e Reich » Victor Klemperer.

« Pour en finir avec dieu » Richard Dawkins.

« Science et religion » Bertrand Russell.

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