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Le petit rationaliste
21 octobre 2020

Charlie, Zineb, Mila, Samuel et quelques autres.

Je suis en colère. D’habitude, quand un sujet me met en colère, je procrastine un peu mes textes pour prendre du recul. J’ai essayé, mais, ma colère ne descend pas. Un cap a été encore franchi. L’assassinat de Samuel Paty est un marqueur supplémentaire de la propagande internationale du salafisme et du prosélytisme islamique. Le coran, comme tous les textes religieux, justifie la violence envers les groupes extérieurs. Et comme militant athée, il m’est arrivé de me retrouver menacé, même si ça ne fut qu’indirectement. Comme tout évènement, il ne peut que se réfléchir que dans une perspective historique, que je n’ai pas l’intention de faire entièrement ici.

Je m’étais promis de faire un texte sur le procès des attentats de Charlie hebdo, mais les mots me paraissaient soit insuffisants, soit manquant de pertinence. Bien sûr, j’aime l’impertinence, particulièrement envers les religions. Bien sûr, le blasphème envers les mythes religieux me semble indispensable à une libre pensée et la libre expression. Mais le soutien affiché après cet attentat m’a paru plus une mise en scène des pouvoirs politiques . Le fond n’a pas été traité.

Je pense que le salafisme a mis en place un outil de propagation de sa théologie comme alpha et oméga des islams. L’Arabie Saoudite, puis le Qatar ont mis en place des organismes médiatiques et diplomatiques pour faire ce travail. Or, la France a multiplié depuis quelques années ses relations commerciales avec ces états, particulièrement dans les matériels militaires. Puis bien sûr, l’achat de l’équipe de football du Paris Saint Germain m’a posé la question des intentions du Qatar en terme d’influence religieuse. Cette question est probablement plus complexe qu’un simple calcul religieux, mais il en dépend.

S’il m’est donc arrivé d’être menacé indirectement, d’autres l’ont été directement. Je pense ici aux auteurs de Charlie, entre autre Zineb al Rahzoui , mais aussi à la jeune Mila, et aujourd’hui à Samuel Paty. Et cette liste n’est pas exhaustive. Certain athées ou laïques militants peuvent être insultés, menacés ou exclus d’un groupe ou l’idéologie religieuse se substitue aux règles sociales et juridiques françaises. Et la plupart, n’ayant pas de relais médiatiques ou politiques, risquent de garder pour eux cette menace comme un gouvernement de vie.

Mais ce n’est pas le pire. Le pire, c’est un discours politique et médiatique. Le soutien actuel du gouvernement semble plus à un positionnement en vue des prochaines régionales et de la prochaine présidentielle qu’à une prise de conscience. La communication de Ségolène Royale sur l’affaire Mila (voir en attendant Mila 1 et 2), ou encore celle de Cyril Hanouna sont des permissions de violence au moins verbale, voire physique. La permissivité des mots, voire la facilité d’acceptabilité des procédures juridiques contre les athées facilite les passages à l’acte violent. Et cela va loin. On le sait, Zineb a perdu sa liberté ; elle doit vivre avec une protection permanente. Et ce n’est pas acceptable que le droit théocratique menace le droit laïc et la laïcité.

Surtout, l’assassinat de Samule Paty est une rupture. Il n’est pas un personnage publique ou une institution médiatique, pas militant religieux ou athée,. Ce n’était qu’un professeur faisant son travail. Avant d’être décapité, il était un inconnu. Si ce n’est pas le premier inconnu a être assassiné. Lui l’a été pour avoir fait le travail pour lequel il était payé, pour un programme qu’il appliquait. La désignation de ce citoyen et professeur par un certain nombre de personnes et d’associations qui n’ont pas hésité à travestir la loi et les faits pour le couler d’abord socialement. Il semblerait que l’un des parents d’élève l’ait accusé d’avoir montrer des photos pornographiques dans son cours. Ces méthodes sont celles des procédures baillons, qui visent à faire taire une personne en l’engloutissant sa parole sous le risque de faillite personnelle ou d’exclusion sociale.

Enfin, la décapitation pose une dernière question. Ce n’est pas tant que la France ne s’y connaisse pas en décapitation, mais que celle-ci provienne du droit saoudien quand elle concerne les athées et aux apostats. Une fois encore, je pose la question de l’influence des théologiens de ce pays sur les islams français et des liens personnels de notre président avec le prince Mohamed Ban Salmane. Ce lien montre qu’un salafiste peut accéder au plus haut responsables de l’État. Les effets d’un selfie entre ces deux hommes sont difficilement quantifiables, mais ils sont certains. Les liens avec l’Arabie, y compris des plus grandes entreprises françaises, particulièrement pétrolières pose une question sur la tolérance du discours et l’entrisme d’un islam totalitaire dans la haute fonction publique.

En conclusion, les associations laïques, les personnalités médiatiques athées et les simples citoyens qui s’impliquent dans la défense de la liberté d’expression. Mais c’est insuffisant. La difficulté de porter plainte et le manque d’écoute politique nécessite la constituion ou l’adhésion à des associations défendant le blasphème, la laïcité, et pour faire plus personnel, les athées et les athéismes. L’usage du droit est le seul outil qui soit républicain pour lutter contre tous les extrémismes, y compris religieux. La prise de conscience semble se diffuser, mais connaît encore des limitations. Seul la coopération et la médiatisation de ces combats peuvent aboutir à un reculs de ces religieux dangereux.

Le 21/10/2020

Fabien Micolod.

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