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Le petit rationaliste
12 août 2020

Spiritualité et rationalisme athée : vers la fin d’une critique ?

Les religieux ont souvent cette affirmation que les athées n’ont pas de spiritualité. Cela s’applique souvent aux athées et aux rationalistes. Ce n’est qu’une prolongation d’une autre affirmation que « si dieu n’existe pas, tout est permis. » C’est loin d’être le cas. La spiritualité définit simplement les choses de l’esprit. Son acceptation populaire est souvent plus réductrice. La spiritualité serait liée uniquement à la prospective sur l’imagination, le rêve, le hors monde, l’irréel et le monde des idées. La spiritualité ne serait qu’une philosophie platonicienne ou théologique. La philosophie ne serait que liée qua des idées hors de toute réalité. Les idées ne serait qu’un concept déconnectée du réel. Or, je pense que cette vision déréalisant de la spiritualité est limitée.

L’esprit est matériel. Il est par notre corps. C’est une somme d’interactions complexes. Issu d‘une évolution particulière, dans un univers violent, le souffle de votre existence surgit. C’est. Tout simplement par cette expérience passionnante et courte, la possibilité de s’intégrer et de construire un parcours conscient, un savoir se construit. La perception de ce monde face à son fonctionnement complexe, la réponse d’un ou plusieurs dieux créateurs, surtout dans les textes tels qu’ils ont été écrits, n’est pas satisfaisante.. Les dieux sont de tellement de formes, de tellement de noms. Mais ils ne nous apprennent rien sur le fonctionnement réel du monde tel que le décrit la physique contemporaine.

Je préfère me référer à l’observation et à l’esprit critique. Savoir un univers perpétuellement changeant, dont la complexité reste à explorer stimule tant ma curiosité, plutôt qu’y chercher une réponse issue de la divagation d’un prophète ayant LA réponse. Face au gigantisme et aux évènements continus des objets célestes, l’agrégation fine des atomes sont suffisamment fascinant pour élever l’esprit. L’ensemble donne des spectacles inimaginables parce que réels. Le simple fait d’admirer et décrire me porte plus aux spéculations intellectuelles qu’à des conclusions définitives d’un ou plusieurs créateurs. Car l’univers est étonnant. Il n’a pas besoin d’explication ésotérique pour voir que sa complexité est splendide. L’observation par des outils de plus en plus puissants et de plus en plus précis a remis notre planète, et donc notre espèce, à sa juste place, celle d’un souffle de l’univers. La vie est, elle n’a pas eu besoin des dieux humains pour exister.

Reste à savoir que conclure de sa propre existence et quelle conséquence dans le comportement tirer de ce passage à la conscience du monde, de cette capacité a observé le monde et à en tirer une éthique de vie, voir une morale collective. A titre personnel, et c’est critiquable puisque éthique et morale sont strictement synonyme, j’ai toujours défini l’éthique comme individuelle et la morale comme collective..Tirer une morale et une éthique des deux lois de la thermodynamique du fonctionnellement de l’univers tel que les théories les plus subtiles développées par les théoriciens de astrophysique ou de l’agencement microphysique semble impossible. Pourtant, il est nécessaire de tenter de le penser.

Chacun se trouve la face à la somme de ses limites. Nos perceptions sont biaisées, notre cerveau un organe d’une folle efficacité sur certaines choses mais étant issu d’une évolution longue, limité dans son fonctionnement, dans son volume et dans sa durée. De plus, l’usage qui en est fait pour développer les connaissances n’est pas la fonction première du cerveau. La notion de biais résume l’enjeu d’une connaissance non basée uniquement sur les perceptions et le ressenti, mais de dépasser ces impressions simples pour arriver à des raisonnements parfois contre-intuitifs. Le travail de l’esprit, la spiritualité, ne peut alors se défaire des faits et des indices du réel qui en découle. Et l’esprit individuel doit reconnaître qu’il est issue d’une biologie et d’une société qui l’a façonné et le marque en profondeur.

Le travail scientifique est une spiritualité. C’est une spiritualité critique. C’est une spiritualité évolutive. Mais c’est une spiritualité humaine et comme toutes les autres spiritualités humaine, elle manque parfois de recul par rapport à sa propre Construction. Mais contrairement à la plupart des autres, elle tente sa propre citrique. Les scientifiques peuvent être déconnectés du réel par l’acharnement de leur travail, et en oublié le principe du réel social qui l’entoure. Et la rationalité ne suffit pas à définir une éthique et une morale. Car il y a une conscience chez le rationaliste affirmé d’un parti pris. Certains développement technologiques peuvent être soutenus par certains rationalistes ou combattus par certains. L’admettre devrait être un objectif souhaitable, mais anthropologiquement reste un vœu. Mais elle peut en poser malgré tout des bases.

La recherche des faits, la tentative de décrire le réel est voué à l’échec. Ce n’est pas une forme de désinformation. Mais un problème de communication. Les mots ont un sens, mais ce sens dépend d’une histoire, une culture, une ou plusieurs définitions. Ce qui fait qu’un mot, même scientifique, a à la fois la signification du dictionnaire. Mais quelque soit la clarté et la pertinence de celle-ci, cette définition contient ses propres représentations. Le discours se transmet par un support spécifique qui imprime sa signification. L’un des exemples que je prends est celui du mot atome. Étymologiquement, le mot signifie particule insécable. Quand l’atome est découvert, la radioactivité ne l’est pas. Et quand elle est découverte, la physique a adopté ce mot au niveau international pour définir ces objets physiques. Mais la découverte de ce fait radioactif aurait dû scientifiquement renommer l’atome, puisque la particule ne correspondant pas à sa définition étymologique.

Pourtant, la connaissance fait sens. Le fait scientifique, et le développement de l’esprit, donc de la spiritualité, permet de vivre mieux et plus longtemps. La reproductibilité des expériences, leurs descriptions rhétoriques et mathématiques font que cette connaissance est applicable et pas basée sur une simple croyance. Si les vérités ont un sens, c’est une description du réel tel qu’il est. Le mérite de ce type de spiritualité, c’est de se passer d’explication basée sur une mythologie. Le fondement d’une spiritualité rationnelle se veux chargé de la compréhension du réel.

Le fait est que l’essentialisme des religieux se base sur des vérités révélées, que se soient celle d’un livre (jamais seule) ou d’une tradition. Or, le mot essence est basée sur un idéalisme platonicien, ou la matérialité du monde et des personnes. Il y a un lien profond entre le comportement de déni des croyants envers la réalité physique, y compris des individus, et cette essentialisation spirituelle. Le sort des femmes et le comportement envers celle-ci reste une énigme si on ne prends pas connaissance d’un clergé et d’un personnel politique en grande majorité masculine.

Dans la prise de décision morale et éthique, le fait de pouvoir déduire de règles physiques permet d’entrevoir les responsabilités de ses actes. La décision prise semble optimisé. C’est là que les morales rationalistes diverges. Comme il reste la question de quelles conséquences sont visées, et l’éthique et la morale rationaliste arrive parfois à des résultats contradictoires, selon les individus. Les mérites d’une action devrait être envisagées à l’aune de ses conséquences. Mais ces conséquences vont toujours dépasser ce que l’ensemble des prévisions possibles. Car les conséquences d’un acte ont d’autres conséquences.

Reste que la spiritualité développée par cette rationalité est puissante. Basée sur des faits établis, elle se fonde sur le réel tel qu’il est perçu. Même si les sens et la compréhension humaine est limitée, le compte-rendu des éléments structurels physiques reproductibles. Les représentations qui doivent en découler doivent permettre des conséquences vérifiées et cela est complexe. Mais la structure même de l’appareil cérébrale entraîne des biais de compréhension aboutissant à des représentations faussées. Et cela arrive aussi aux meilleurs des rationalistes.

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